Pacifiction est un objet inclassable. Porté par un Benoît Magimel au sommet de son art, il est une sorte de thriller politico-paranoïaque dans le décor paradisiaque de la Polynésie française. Le film prend (trop) son temps, sans toutefois expliciter l'intrigue et son développement. On tombe alors quelque fois dans l'ennui, même si on se fait réveiller par certaines scènes. On retiendra alors surtout les plans magnifiques de ces îles, auréolée de toutes les nuances de rose et de bleu, qui donnent à Pacifiction une atmosphère unique en son genre, à la fois apaisante et inquiétante. Tel est le paradoxe de la Polynésie, paradis traumatisé par l'arme nucléaire.