Panique à Hollywood se traîne telle une vieille mule à l’agonie et échoue à incarner la folie de ses protagonistes, ici purement démonstrative. Très répétitive et limitée d’un point de vue dramatique, le film accumule les scènes qui, sur le papier, s’avèrent plutôt cocasses, mais que la mise en scène ne parvient jamais à vivifier. Heureusement, les acteurs s’en sortent assez bien et assurent le spectacle, en dépit d’un sentiment d’assister, pendant plus d’une heure et demie, à des figures plongées dans le formol (exception faite de Bruce Willis en acteur barbu qui refuse de se raser, délectable). Si la critique tient la route et est plutôt bien vue – le système hollywoodien subit une analyse profonde de sorte à voir ses pires travers exhibés –, si le métier de producteur de film, souvent évoquée mais mal connue en France, bénéficie d’un traitement des plus justes, force est de constater que Barry Levinson refuse la puissance corrosive qu’un tel propos aurait dû engendrer pour, en lieu et place, ne proposer qu’un divertissement aseptisé. Et ce n’est pas sa mise en scène qui ajoutera quoi que ce soit, ici réduite au strict minimum, et proposant des plans assez laids. Panique à Hollywood manque de panique et surtout d’Hollywood. Dommage.