Pour son premier long métrage le réalisateur géorgien-américain George Sikhaluridze dresse un sensible portrait de Sandri un jeune homme en quête identitaire, entre un père qui veut devenir moine orthodoxe et une mère partie vivre aux États-Unis.
À travers un arc narratif s'inspirant de la panoptique (procédé architectural qui permet de voir à 360 degrés de l'intérieur sans etre vu), le réalisateur plonge sa caméra au centre de tous les tourments de son protagoniste afin d'y dévoiler intelligemment toutes ses réflexions intérieures et ses multiples tentations secrètes (poids de la religion, frustrations et tentations sexuelles, virilité et autre désir nationaliste).
La mise en scène maîtrisée et judicieusement référencée (Michel Foucault, extrait "Les Quatre cent coups" de François Truffaut, influence du film "Le Disciple" de Kirill Serebrennikov...) captive et met également en lumière de manière métaphorique les maux de la Géorgie, par le biais du personnage de Sandro (interprèté subtilement par Data Chachua) et à travers une sensorielle et brillante mise à nue.
Après cette première réussite cinématographique au regard original, George Sikhaluridze devient assurément un cinéaste à suivre quelque soit les frontières de l'intime.