J'ai la dalle

C'est pas inintéressant, mais ça ne va pas assez loin.

Même si l'on voit la jeune héroïne lutter, au final, ses crises sont trop vite expédiées, le spectateur ne peut donc pas vraiment comprendre ce qu'elle traverse, à moins d'être un peu au courant sur la maladie à la base. Il y a aussi les interventions maladroites du copain qui ne comprend pas vraiment ce que ressent la demoiselle, et jamais cela n'est souligné, au contraire, on nous balance ça comme si la simple patience de l'un et la volonté de l'autre suffiraient à triompher. Sans même entrer dans les détails psychologiques, ça aurait pu être une romcom, ou au moins une romance dramatique intéressante, mais cet aspect est bâclé à cause de nombreuses ellipses et de personnages secondaires mal exploités. Ce n'est donc ni une belle histoire ni un bon docu-fiction sur les troubles alimentaires. Mais il reste quelques passages sympathiques, doux, plaisants.

La mise en scène est correcte : style indie, avec une caméra agile qui entre dans l'intimité de ce couple particulier, un montage un peu nerveux, des acteurs plein d'énergie qui se donnent à fond. La BO est mignonne. Les décors sont sympas. L'actrice principale est super belle. La réalisatrice a évité de jouer avec le changement de poids, ainsi son actrice a une taille tout-à-fait normale, ne gagne pas, ne perd pas de poids au fil des années malgré une gestion difficile du trouble ; cela évite le misérabilisme, c'est plus attrayant une belle fille (ça c'est un argument moins excusable à notre époque) et, chose peut-être involontaire, ça permet de bien faire passer l'idée que les gens qui soufrent de ce type de trouble, n'ont pas une image objective de leur corps, elles peuvent être parfaitement raccord aux standards et pourtant éprouver une gêne, une insatisfaction.

Bref, moyen.