Dernier film de Patrick Dewaere, "Paradis pour tous" porte la marque de son réalisateur Alain Jessua.
Jessua est, avec Yves Boisset, l'un des réalisateurs Français les plus singuliers et cultes des années 60/70.
A l'instar de films comme "Jeu de massacre", "Armaguedon", "Traitement de choc", "les chiens" il s'attaque toujours à des sujets sombres, atypiques, avec une résonance sociale et un double degré de lecture en marge de la production classique du cinéma de son époque.
"Paradis pour tous" ne fait pas exception à la règle puisqu'il traite de la destinée d'un homme à qui l'on a retiré toutes notions d'émotions négatives à la suite d'un traitement révolutionnaire.
Déshumanisé, il se mue en une sorte de mutan à qui tout réussit et qui s'accommode de tout . Son cas fait école et les déshumanisés se multiplient tels des zombies dont le mode de fonctionnement finira par déstabiliser la société ....
Avec ce pitch dystopique, Jessua signe un film moins intéressant que son sujet car, même s'il bénéficie d'une solide prestation de Deweare et qu'il vehicule un certain malaise, il souffre t d'une mise en scène trop étriquée et d'un scénario qui aurait gagné à creuser d'avantage le sillon pour avoir plus de profondeur et d'impact.
C'est clairement un film qui mériterait un remake dans la mesure ou celui ci serait confié à de bonnes mains dans le but de le rendre plus haletant , plus cinématographique et plus marquant