Paranormal Activity 2 par Mickaël Barbato
Le premier Paranormal Activity décevait par une écriture terriblement convenue et caricaturale. Malgré tout, quelques jolis moments de frousse permettaient de rester éveillé un minimum. Voyons voir si c'est le cas avec sa suite.
Ici, on suit la soeur de Katie, Kristi, dans son ménage. Mère de famille, elle habite une baraque plutôt douillette avec son mari, sa belle-fille et son enfant en bas-âge. Bien vite, ils découvrent leur maison dévasté, prétendument par des vandales puisque rien n'a été volé (à part un collier, détail qui aura sûrement son importance pour le troisième, à n'en pas douter), et la petite famille décide de truffer toutes les pièces de caméras de surveillance. Mais les vandales s'avèrent être quelque peu ectoplasmiques...
Les erreurs du premier n'auront servi à rien. C'est quand même triste d'assister à un spectacle très effrayant par moments et de se dore tout du long : "mais bordel rien n'est logique là-dedans, je n'y crois pas". Parce que le type qui a écrit l'histoire, faudrait qu'il se mette dans le crâne qu'il faut un minimum vivre l'histoire, y croire. Le pavillon est truffé de caméras, mais le père, qui reprend le même registre que le Micah du premier, à savoir le gros sceptique qui ne croira en rien tant qu'il n'aura pas été chatouillé par la langue de Belzébuth, lui n'en profite pas. Non, c'est tellement mieux d'engueuler tout le monde au lieu de regarder les enregistrements dès les premiers éléments louches. Tout bonnement insupportable, au point de faire sortir du film.
Et c'est bien dommage, car faut dire que les moments de sursaut, qui se comptent à l'aise sur les doigts d'une main, sont d'une efficacité redoutable. Et il faut bien avouer que ces prises de vue fixes et couvrant un espace certain offrent un champs d'imagination qui pousse le spectateur à regarder chaque plan, les yeux écarquillés, en quête du moindre petit mouvement. En cela, le film est réussi, et fout vraiment la frousse. Par contre, la fin a de quoi décevoir. Expédiée, elle ne marque pas autant qu'elle aurait pu, vu la situation vraiment tendue et, de plus, elle lorgne vers le film à la première personne à la Rec sans jamais n'arriver qu'à le singer sans grand talent.
En l'état, il est impossible de s'attacher au film, à l'histoire. Le frisson est bel et bien là, déborde jusqu'à après le film, mais trop de maladresses tuent le trip. Dommage, ce sera peut-être pour le troisième épisode, dores et déjà annoncé.