le 2 juin 2019
La maison fait le moine...
La septième réalisation du monumental Bong Joon Ho est fréquemment présentée comme une critique acerbe des inégalités qui minent la société coréenne. La lutte, d’abord larvée et de plus en plus...
Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.
Une Palme d'Or à Cannes, est ce vraiment un gage de qualité? Pour m'être endormi devant plusieurs d'entre elles, je vous en laisserai seuls juges.
Par contre, quand un thriller signé Bong Joon-Ho (Memories of Murder, Mother, The Host,...) se retrouva récompensé, ma curiosité fut piquée au vif.
Et grand bien m'en fut.
Sans trop dévoiler de cet insolite quasi huis-clos, l'intrigue gravite autour d'une attachante famille Kim vivant dans l'entresol d'un immeuble, cohabitant avec les cafards, galérant pour capter le Wi-Fi du café d'à côté, et sur laquelle l'extérieur pisse sans vergogne, au sens propre comme au figuré. Ils vivotent concrètement en assemblant des boîtes à pizzas.
Mais les Kim sont opportunistes et quand se présente à l'aîné de la famille l'occasion d'aller enseigner l'Anglais à la lycéenne des richissimes Park, il ne la manque pas, sans savoir que ce choix marquera le début de gros ennuis.
Filmant la grande propriété des Park avec un talent qui permet au spectateur de toujours savoir précisément où il se trouve, le réalisateur fait graduellement basculer cette délicieuse comédie vers un thriller dramatique d'une noirceur déstabilisante et subversive.
Seule ombre au tableau, le manque récurrent de finesse de Bong Joon-Ho pour faire passer son message sur la lutte des classes; les pauvres puent et les riches se comportent comme des bouffons pour être sûr que l'empathie ne naisse pas vraiment. Les excès du film finissent par créer en second acte une petite distance entre lui-même et le spectateur alors que la première heure réalisait un sans-faute.
Face à ce grand jeu d'impostures, il y aura deux écoles: les uns se délecteront du côté satirique caricatural limite grand-guignolesque, déjà bien présent dans Okja et Snowpiercer, les autres préfèreront toujours le sérieux et la gravité de Memories of Murder ou encore Mother.
Mais tous seront d'accord sur le fait que le cinéaste n'avait jamais encore mis en scène avec une telle précision au service d'une photographie aussi soignée, comme touché par la grâce formelle.
Puis, admettons-le, ces ultimes minutes au goût doux-amer ont quelque chose de troublant et paradoxalement réconfortant.
Conseillé: A ceux qui pensent que le cinéma asiatique n'a rien à leur offrir.
Déconseillé: A ceux qui souhaitent voir un thriller à la David Fincher. Ce n'est pas le même type d'ambiance ni de noirceur.
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Créée
le 3 nov. 2019
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