Et pour ce soir :
Parasite, 2019, de Bong Joon-ho, avec plein d'excellents acteurs sud-coréen et notamment l'excellent Song Kang-ho dans le rôle du père de la famille Kim.
Synopsis planifié : La famille Kim est en bas de l'échelle sociale. Vivant dans l'entresol d'une rue, elle survit plus qu'autre chose. Un jour, un ami du fils de cette famille passe et lui propose de le remplacer pour faire tuteur d'anglais à la fille d'une très riche famille. Appâté par la possibilité d'une entrée d'argent facile, il falsifie un diplôme avec l'aide de sa soeur et entre chez la famille Park pour donner des leçons d'anglais à leur fille. Flairant la possibilité d'y faire venir aussi sa soeur pour leur fils qui est, de leur dire, un artiste, il crée un stratagème jusqu'à y faire engager en faisant virer un par un les employés sa soeur, son père et sa mère. L'argent coule, mais attention à ne pas se brûler les ailes. Un soir, profitant de l'absence des Park, ils se délèctent de cette baraque en s'imaginant y vivre quand soudain, l'ancienne gouvernante qu'ils ont fait virer sonne. C'est le début d'un engrenage infernal...
Je n'ai pas fais de critique depuis un moment, faute d'envie autant de critique que de film. Mais, confinement aidant les choses ont un peu changé et histoire d'éviter de devenir trop fou, j'ai décidé de me relancer dans ces modestes critiques. Et quoi de mieux pour commencer que l'Oscar du meilleur film, du meilleur film international (on ne dit plus meilleur film étranger), meilleur scénario original et meilleur réalisateur de 2019 ? Parasite, c'est aussi 1,8 millions de spectateurs au ciné en France (et un César également, mais OSEF de cette récompense), tout ça pour un film sud-coréen, donc un vrai marché de niche (que j'aime beaucoup). En plus, le bouche-à-oreille était purement excellent. Du coup, les attentes étaient élevés. Et au final ?
Eh bien... le premier mot qui nous est sortie de la bouche était "intéressant". Le film est prenant de bout en bout, très clairement. Déjà, c'est beau, bien filmé, avec des plans très géométrique (je pense notamment à la façon de filmer la maison, comme un assortiment de figure géométrique avec des gens qui vont et viennent dedans). L'interprétation est aussi tout en finesse, tout se joue dans les regards (notamment la scène de fin, où tout se dit par le regard). Enfin, il y a la sous-couche politique qui va faire criser nos amis de droite (j'ai été faire un tour dans les commentaires d'allociné 1 et 0 étoiles, ça parlait beaucoup de "gauchiasse") sur la lutte des classes, qui, avec du recul, est mené finalement sans manichéisme. La famille Kim est roublarde au possible, tricheuse mais unie et prise également dans un phénomène de survie au jour le jour. La famille Park, sous ses apparences propres et naïves, "possèdent" ceux qu'ils payent (mention spéciale à la scène de l'anniversaire, climax des humiliations du haut vers le bas mais aussi au fait qu'ils ont rendu concrète l'expression "le malheur des uns fait le bonheur des autres" avec la pluie et le ciel bleu).
Mais... Je ne sais pas, il manque un petit quelque chose. Sans doute sa fin aurai du être raccourcie à mes yeux. C'est dommage, je sens qu'il manque un tout petit truc. Je trouves que ce message de fin dessert le sous-texte. Pourtant, le scénario se suit sans aucun problème, on veut voir comment va se dérouler le plan des Kim et surtout le grain de sable qui va foutre une merde noire là-dedans avec les conséquences qui vont avec. Je crois néanmoins que c'est un film qui mérite d'être revu car il y a beaucoup de choses qui peuvent ressortir d'un second visionnage, avec des symboliques ratés et des significations qui prennent tout leur sens. D'ailleurs, en parlant de symbolique, j'ai beaucoup aimé cette... fuite en descente constante sous la pluie, avec un final sur une couleur plus rouge rouille des lumières de la ville, comme un retour à la condition initiale des Kim et une belle et bien clichée descente aux enfers.
Du coup, j'ai vraiment bien aimé ce Parasite mais je pense qu'il faudrait que je le revois pour lui donner une note définitive. En l'état, 8/10. Pas encore mon film coréen préféré et Memories of Murder reste encore son meilleur à mes yeux.