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Je pars du principe que du Sorrentino, j’en ai mangé au petit-déjeuner. Depuis son premier film, L’uomo in più, puis Les Conséquences de l’amour, La Grande Bellezza, Loro, La Main de Dieu. Je les ai aimés. Tous.Le binôme Toni Servillo / Paolo Sorrentino est infaillible.
Et puis arrive Partenope. Jusqu’où peut aller la perfection ? Avec ce film, Sorrentino semble vouloir épuiser le langage de la beauté, le pousser jusqu’à ce point où elle cesse d’émouvoir pour se contempler elle-même, fascinée. On suit le parcours de Partenope, de sa naissance à sa retraite. Elle est magnifique, libre, jeune, pécheresse, insaisissable. Elle naît de la mer, comme Aphrodite. Elle est divinisée, élevée à un état presque sacré. C'est aussi une intellectuelle, une étudiante en anthropologie, brillante et subversive .
Au fil de sa jeunesse, elle rencontre différents personnages, surtout des hommes, vieux, mélancoliques, qui regrettent leur jeunes années et les revivent, chacun à leur manière, à travers elle. Pour ceux qui sont initiés au cinéma sorrentinien, ils savent que c’est un schéma récurrent. Partenope séduit et convainc tous ceux qu’elle croise : hommes, femmes, religieux. Bien évidemment, derrière cette figure presque divine, il y a aussi la douleur. Mais cette douleur ne sert pas à l’humaniser.  même celle-ci semble lui être donnée comme un attribut supplémentaire de perfection , une blessure nécessaire pour compléter le mythe. Même ses larmes paraissent faites de lumière.
En tant que spectatrice, je ne savais pas trop quoi faire de tout cela.C’est trop. Ça déborde.Il n’y a pas vraiment d’intrigue à laquelle s’accrocher, mais des vagues de beauté, des visions, des corps, de la lumière, et des paysages oniriques. J’ai essayé d’accrocher à cette beauté mais ce n’est pas suffisant. 
Gary Oldman, dans le film, dit : « La beauté ouvre toutes les portes. »
Pas toutes, je crois.
En tout cas , pas  celle qui nous fait rester et nous garde concentrés jusqu’au bout. 

anitac
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le 16 oct. 2025

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A. C.

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