Tu n'oublieras pas.

Julien est de retour dans le Calvados, à Cormolain, son village natal. Il vient donner un coup de main à ses parents, tout juste retraités, pour leur déménagement. Julien est parti dix ans auparavant vers la capitale et il a écrit un livre sur « les bouseux de Province » comme son père le résume de façon sarcastique lorsqu’il vient le chercher à l’arrêt de bus, avec son camion de boucher. Julien ira faire les courses avec sa mère et le voilà, après avoir embarqué une boite de Pepito, qu’il croise, au supermarché, Caroline, une camarade du lycée.

Il attend un enfant – il nous apparaît d’emblée de film, au téléphone, en pleine discussion prénoms avec sa compagne – mais elle aussi, puisqu’elle est enceinte jusqu’au cou. Ils discutent puis se donne plus ou moins rendez-vous le soir, où ils iront nager dans la piscine municipale tout en réalisant mutuellement qu’ils étaient jadis tous deux amoureux l’un de l’autre.

La mise en scène d’Amélie Bonnin est fluide, élégante, l’écriture fraîche et ciselée. Mais ce qui fait la particularité de son film, ce sont bien entendu ces irruptions musicales, chantées comme des reprises sur de gros tubes populaires, déjà vendues par le titre du film. Juliette Armanet et Bastien Bouillon chantent tous deux. Et leur association fonctionne à merveille. C’est très chouette. Quelque part entre le cinéma de Valérie Donzelli et celui de Sébastien Betbeder. Hâte de voir le long.