Je suis un bleu en matière de films d'horreurs, je ne les aime pas, ils ne m'aiment pas. Pourtant, *Hush* fut le coup de foudre, l'amour au premier visionnage, l'exception qui confirme la règle.
Acte premier: Maddie.
La beauté de ce début de film repose, selon moi, sur ses intentions. En effet les premières scènes du film ne cherchent pas à nous faire peur, elles ne nous présentent pas d'éléments surnaturels, de passé traumatisant ni de screamers ou de musique d'ambiance dans des scènes banales. Elles nous présentent Maddie.
Maddie "Kate Siegel", une écrivaine douée pour rédiger de bonnes fins, est sourde et muette depuis son enfance, des suites d'une maladie. Maddie, toujours attachée à son ex, partageant une relation complexe avec sa mère, recherche juste une solitude. ( Syndrome de l'écrivain: se retirer dans un chalet pour écrire ). Maddie, que l'on apprend à connaître au détour d'un dialogue simple, rythmé, amusant et attachant avec sa seule voisine à des kilomètres à la ronde, est une femme maline et pleine d'ingéniosité qui ne cessera de nous surprendre. Contrairement à beaucoup d'autres personnages, souvent féminins, de films d'horreurs qui enchaînent les mauvaises idées et les choix stupides.
Ce film effraie et tient l’intérêt du spectateur par celui qu'il porte à Maddie. Le spectateur a peur qu'elle ne s'en sorte pas, qu'elle ne survive pas face à l'homme masqué qui essaie de s'introduire chez elle.
Acte Deuxième: "Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film."
Si cette phrase fait résonner les mots "super-héros" dans votre tête, ce n'est probablement pas ce à quoi penser Hitchcock. Alors même si, non, l'homme souhaitant assassiné sauvagement Maddie ( John Gallagher Jr ) n'écope ni d'un nom ni d'un jolie pseudonyme et même si, non, il ne rentrera pas aux côtés de John Doe, Dark Vador ou encore Freddy dans le panthéon des plus grands méchants du cinéma. Il est bel et bien efficace.
Il m’impressionne par sa simplicité et sa banalité. Rien n'effraie autant que ce en quoi on peut croire. Il n'est pas stupide mais n'est pas un génie du crime pour autant. Il aime jouer mais son but reste simple: tuer sa victime. L'acte deux c'est ce jeu du chat et de la souris entre Maddie et le tueur. Jeu d'un réalisme effrayant.
Acte Troisième: Le reste.
Dans le troisième acte de ma critique, je ne parlerai pas du dernière acte du film. Mais de tout le reste. Je vous laisse le plaisir de découvrir une fin grandiose par vous même parce que *Hush* arrive à faire ce que beaucoup d'autres ne savent pas faire: atteindre le point culminant dans l'ascension de la tension.
A l'heure où l'on aime tant les scénarios, la puissance de ce film réside dans sa réalisation,son ambiance, sa musique et ses acteurs ( applaudissements, enfin mains en l'air en tout cas ) Comment une femme muette peut-elle en dire autant ? Comment si peu de dialogues peut contenir tant d'excellentes répliques ?
Car oui, vous vous en doutez le film ne contient que très peu de dialogue ( alléluia, le tueur ne parle pas tout seul car il est maléfique. ) mais ne se laisse pas piéger par une mauvaise, ou une sur-utilisation de la musique. Le film est d'ailleurs composé de scène sans "son" supposé nous faire "entendre" comme Maddie, que j'affectionne particulièrement.
J'aime ce film et sa façon de jouer avec les codes du cinéma d'horreur.
- L’héroïne n'entend pas un meurtre juste derrière elle, non pas parce que la musique de cette superbe fête d’adolescents est si forte qu'elle recouvre les hurlements d'un meurtre mais parce que l’héroïne est sourde.
-Le chat s'en va et ne revient pas au milieu du film avec un screamer de mauvaise qualité.
-L’héroïne est blessée à la jambe durant le film et tombe à cause de cette blessure, non pas parce qu'elle a trébuché sur ce bout d'air qui traînait là.
Je vous invite à vous mettre dans le noir et à regarder Hush.