20-03-17 Passengers

Passengers n'est malheureusement pas à la hauteur de la promesse qu'il nous fait durant sa première partie: d'un film de science-fiction pure, avec des accents de Solaris et une
pointe de Shining, Passengers vire au film d'aventure romantique puis au genre catastrophe type La tour infernale, dans une économie de moyen et de talent en forme d’entonnoir.
Dommage, car si le couple principal de comédiens fonctionne à plein (y compris dans la partie "drame amoureux") et ce malgré une direction d'acteur catastrophique (affreuse séquence d'hystérie lorsque Jennifer Lawrence traîne le corps de Chris Pratt jusqu'au compartiment médical), l'absence de projet cinématographique (multiplication des plans extérieurs au vaisseau, jusqu'à l’écœurement, problème du point de vue pour indiquer les pannes électriques successives, etc...) et un scénario réduit à néant par cette seule et simple remarque: pourquoi n'y a t-il qu'un seul bloc opératoire sur un vaisseau qui transporte 5000 personnes?...
Bref, tout cela finit d'achever le film dans un épilogue catastrophique et contradictoire: image finale d'un éden paradisiaque retrouvé, recomposé même avec un jardin, une cascade, une installation en bois pour irriguer, une cabane pour finir ses jours heureux, etc... mais dont la texture plastique et la tonalité numérique générale annule l'effet naturel, le "vrai" qui était initialement recherché. C'est sur ce genre de détail que le film rate le coche et fait rager: il y avait pourtant matière à en faire quelque chose de beaucoup plus intéressant.
Acte manqué donc, à l'image du personnage qu'incarne Laurence Fishburne et qui fait irruption dans le récit au deux-tiers de celui-ci, comme un twist/caméo (décidément) uniquement pour sortir l'intrigue de son impasse, par l'intermédiaire d'un lègue, avant de mourir aussitôt, mort-né, comme le projet du film, avant même d'apparaître à nos yeux.

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