Le problème avec les remake, c'est lorsqu'on a déjà vu l'original. De fait, on sait déjà, en gros, ce qu'il va se passer, et comment tout cela va se terminer.
Alors bien sûr, souvent quelques petites choses, quelques petits détails, un personnage en plus ou en moins, une scène en plus ou en moins. Toujours est-il que l'intrigue générale reste la même, rendant impossible toute surprise finale.
Cela ne signifie pas pour autant que les remake sont inutiles. La plupart d'entre eux le sont. Mais il est souvent intéressant de voir la vision qu'un autre auteur peut porter sur l'histoire.
C'est le cas ici, car Brian De Palma n'est pas n'importe qui, et sa mise en scène souvent inspirée peut rendre intéressante toute histoire déjà connue.
"Passion" passionne donc (facile celle-là) par son côté froid, austère et implacable, à l'image de ses deux protagonistes principaux. De Palma ne cherche pas à faire de fioritures et respecte l’œuvre originale d'Alain Corneau. Avec son immense savoir-faire, il ne livre pas directement les éléments de l'intrigue, de sorte que le spectateur reste surpris par la tournure des choses, et que les révélations finales soient surprenantes. Bref, il nous fait du Hitchcock, laissant même libre à court à ses envies dans les dernières minutes, quitte à s'embrouiller un peu.
"Passion" est un divertissement de bonne facture, qui sait faire honneur à ses origines.