Après toutes ces années, je me suis finalement résolu à voir ce fameux Peau d'Ane de Jacques Demy, à première vue très mièvre...
Mais grâce à une idée toute bête, le film évite cet écueil : le fait que le roi ne reconnaisse pas sa fille sur le portrait et qu'il en découle un désir incestueux, des deux côtés d'ailleurs, suffit à élever le débat. Ajoutez à cela un âne qui défèque de l'or et une fée qui fait tout pour éloigner la princesse du roi, par intérêt purement personnel, et le tour est joué.
Parce que tout est tellement onirique dans ce film qu'il fallait au moins ça ; les décors sont enchanteurs, les costumes magnifiques, les couleurs chatoyantes, et tout cela aurait dû être ridicule... Mais finalement non.
Le jeu des acteurs est honnête mais n'a rien d'extraordinaire, le scénario est très banal, mais on s'en fiche pas mal en fait, ce qui compte c'est l'univers. Et même les quelques passages chantés ne sont pas énervants : un petit miracle.
Peau d'Ane est donc un film qui brille par son jusqu'au-boutisme, une sorte de parenthèse enchantée qui fait rêver les filles et amuse les garçons !