C'est celui qui dit qui est !

Pee-Wee Big Adventure, premier long métrage réalisé par Tim Burton, développe le succès de The Pee-Wee Herman Show au cinéma. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Pee-Wee est un homme enfant excentrique, qui nous fera un peu penser à ce cher Mr Bean (impossible de savoir lequel est inspiré de l’autre, les deux personnages ont été créés à peu près à la même époque). Ici, Pee-Wee s’embarque dans une enquête à travers tous les États-Unis pour retrouver sa précieuse bicyclette volée.

Je connais très bien ce film, je l’ai vu trois fois, je ne saurais pas vous dire pourquoi, en réalité il ne me plait pas vraiment. Je me le suis sans doute coltiné à l’occasion d’un marathon Burtonien, je l'ai revu une deuxième fois, mais je ne sais plus pour quelle raison, et je le revois aujourd’hui pour en écrire la critique. Mes impressions sont toujours aussi mitigées.

Je n’aime pas vraiment le personnage de Pee-Wee, son petit rire convulsif ne m’amuse pas, à vrais dire, il me met mal à l’aise. Contrairement à Bean, Pee-Wee ne nous fait pas penser à un joyeux fou, mais davantage à un détraqué sexuel, ambigu et inquiétant (tout cela est une impression personnelle bien entendu). Pour autant, certains gags sont plaisants, même si le film est loin d’être poilant. J’aime tout de même cet univers décalé, et j’ai apprécié rechercher dans la production les petites touches de la patte de Burton (comme le style visuel d'un certain cauchemar, qui ne saurait nous échapper). La dimension aventure s’essouffle rapidement, tout comme l’intrigue, qui à un pouvoir d’hameçonnage très faible. Pour faire court, le film surprend les vingt premières minutes et devient très rapidement barbant. Le format est trop long, et les gags réussis trop rares. La conclusion est interminable, et pas franchement des plus abouties. La star du film est Paul Reubens, et les autres intervenants n’ont aucune saveur, ils n’ont d’utilité que de faire avancer l’action, sans présenter d’intérêt dans leurs personnalités. Les autres secteurs, musique, ambiance, décors, sont inexistants.

Si j’aime bien l’intention de film complètement décalé, le résultat est presque désespérant. Pourtant le film se laisse suivre avec un peu de patience, et on peut même rire de bon cœur de temps en temps, pour peu qu’on soit bon public, ce qui est mon cas.