Jennifer Garner repasse à l’action

Les femmes peuvent elles aussi cogner fort. Robert McCall, John Wick et Paul Kersey ont du souci à ce faire. Au tour de la gente féminine de s’essayer au vigilante movie. Après Alias, la série qui l’avait révélée, sexy bad ass Jennifer Garner retourne à son premier amour : la castagne. A l’heure où le vigilante movie fait un retour en force au cinéma, que peut bien nous proposer Pierre Morel et son Peppermint ?


Et on applaudit bien fort la justice !


Encore un bon film qui passera inaperçu en sale. Du gâchis. Pitch classique, et pourtant, le scénario de Peppermint en surprendra plus d’uns. En donnant de la consistance à son récit en allant ET du point de vue de son héroïne, ET celui des forces de l’ordre, Pierre Morel propose un vigilante movie traitant comme il se doit son histoire du début jusqu’à la fin, refusant de s’éparpiller, et bien qu’on aurait aimé voir l’entrainement intensif de Riley, son film n’en demeurera pas moins jubilatoire. Le fait que ce soit une femme rajoute de la nouveauté. On a besoin de renouveler le genre, les spectatrices et les féministes ont besoin de voir des films d’action montrant que la femme peut se débrouiller sans l’aide d’un homme. Alors que la narration de Peppermint bouleversera l’acheminement habituel du vigilant movie en nous présentant au début, après une ellipse dans le futur plus sombre, une Jennifer Garner sous les traits d’une gentille mère sourire. Comment on a pu passer d’une tendre mère aux beaux cheveux longs et au look naturel à une véritable guerrière de la rue ?


Là, deux options s’offrent à vous. Si vous êtes touché par son interprétation, vous vous attacherez au personnage, et si vous êtes fan de l’actrice, Peppermint verra son impact émotionnel décupler. Soyez créatifs, imaginez si les rôles de l’actrice dans les Juno, Miracles of heaven ou dernièrement, Love Simon, métamorphosaient notre gentille moman en machine à tuer ? Longtemps ça faisait qu’on n’avait pas revu l’actrice donnant du coup de pied. Un cartel de drogue a osé flinguer le mari et l’adorable fille de Jennifer Garner. Ca va barder !


A 46 ans, Jennifer, plus sexy que jamais parait en avoir 10 de moins. Quelques rides certes, mais la rage, la détermination, l’énergie, l’agilité, et la maitrise des armes à feu et armes blanches, elle les a gardés. Alors Peppermint, c’est une héroïne attachante, une héroïne dont on suit le parcours terrible la faisant passer d’une mère douce à une véritable guerrière assoiffée de vengeance. Notre ancienne Sydney Bristow, gilet pare-balles, treillis et gros flingues à la main nous la jouerait presque Punisher.


Dans cette histoire, on lui donne raison, même du coté des habitants de Los Angeles voyant en elle une justicière. Surtout, les scénaristes mettront en avant son image d’ange protecteur aux yeux des sdf vivants dans un quartier devenu sûr grâce à cette dernière, installée dans sa petite camionnette entreposant entre autre tout son arsenal. Deuxième nouveauté prouvant que Peppermint se démarque de ces homologues, l’idée de faire de simples figurants, des personnages importants à un moment de l’histoire. Ca, jamais on ne l’avait vu. Ingénieux.



Votre honneur, vous n’avez pas rendu justice. C’est à mon tour de
faire le boulot.



Cette ancienne mère sourire qui faisait régner la terreur chez les criminels


La vengeance de Riley se savoure comme tout autre vigilante movie. On veut que justice soit rendue à cette pauvre femme, on veut que les bad guy et tous ceux qui les ont aidé payent. Vous ne serez pas déçu du voyage. Peppermint verse certes souvent dans la facilité scénaristique car voulant en venir vite aux faits, il se veut cependant cohérent dans cette intrigue de mère meurtrie. Ajoutons à cela une enquête policière efficace pointant du doigt une justice de plus en plus laxiste à l’égard des criminels, et on peut voir que Peppermint a quelque chose à dire aux dirigeants de ce monde.


Armes lourdes, punchlines piquantes, interrogatoires musclés, méthodes punitives, menaces, cassage de bras et de jambes, Riley North ne fait pas dans la dentelle en la jouant Punisher au féminin (hélas pas de têtes explosées ou corps en charpies MAIS de l’hémoglobine et beaucoup de violence).


Si vous êtes un père ou une mère indigne et que vous croisez par accident Riley, soyez sur qu'elle vous remettra sur le droit chemin. Papa alcoolique, tu es sa cible. Une Super Nanny version punitive. Riley ses exploits, ils sont retransmis à la télé, les réseaux sociaux lui donnent raison mais les autorités, c’est l’inverse, logiquement. C’est là que, ô encore une nouveauté, notre héroïne utilisera les médias de manière intéressante.



Elle est de retour et déterminée.



Au final, émouvant, défoulant, beau dans sa réalisation, Peppermint est le genre de film qui ne révolutionne pas le genre mais donnant un sacré coup de boost sorti de la salle de ciné. Une Jennifer Garner attachante et charismatique, des scènes d’action lisibles et musiques jouissives (bon vieux rock cool, musiques latino), aucuns temps morts, pour du vigilante movie honnête, défoulant, à recommander pour les fans et…les femmes. Retour en force de Jennifer Garner ?

Jay77
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le 12 sept. 2018

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Jay77

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