Disney ne s'arrête plus.


Véritable usine à rêve sous la direction parfois tyrannique du grand Walt, son existence manque de s'éteindre à jamais à la fin des années 80 mais sa renaissance éclate avec des productions digne d’intérêt tel que La petite sirène, Aladdin, La Belle et la Bête ou encore Le Roi Lion pour ne citer qu'eux.


Après cela, les stratégies de la société fourmillent pour maintenir sa valeur pécuniaire : des suites improbables éclosent pour le marché de la vidéo ( Cendrillon 2 : Une vie de princesse vraiment ? ), la société rachètent des licences qui amplifie leur marché, ( Marvel et récemment la franchise Star Wars... )
pire, leur dernière stratégie en date, dont l'abus devient véritablement consternant, est le reboot de film en version live dont ce Peter et Elliot le Dragon fait désormais parti.


L'Usine à rêve devient alors une infâme poubelle recyclable ou l'avancée technologique a pris le pas sur la poésie ainsi que sur le charme des films d'antan pour nous donnez à voir des produits aseptisés conçu à la chaîne.


Le film s'ouvre sur la rencontre entre Peter, jeune orphelin malgré lui


Dont les parents meurent en faisant un tonneau...Mais bon lui ça va, il n'est même pas décoiffé.


et un Dragon, qui prendra le doux sobriquet de Elliot parceque... Peter le décide ainsi car il veut l'appelé comme le chien dans son livre d'enfant.


Déjà ce qui était suggéré dans le premier film ( la disparition des parents de Peter ) prend ici une importance absurde dont n'en résulte d'ailleurs aucun véritable trauma et n'apporte peu voire rien au déroulement du récit. Si ce n'est un hommage un peu trop appuyé aux parenticides des anciennes production Disney tel que Tarzan par exemple.
( de plus, mention spéciale aux loups violents de la forêt, aberration scientifique pour le coup...)


Par ailleurs, le dragon malicieux aux réactions plutôt humaine du film précédent ( souvenez vous des gags qu'il affligé aux différents personnages du film ), oubliez le, car ici ce n'est ni plus ni moins qu'un chien, qui renifle, bave ( beaucoup ), grogne ( trop ), et qui est traversé par de trop rare moment d'éclair de lucidité dans le film. Son animation en 3D même si elle n'est pas désastreuse n'a en revanche aucun charme et n'évoque la plupart du temps qu'une grosse boule aux poils verdâtre capable de devenir invisible ce qui, en l'état, est la meilleure chose qu'il puisse faire.


Vous rêviez de revoir la joyeuse ville de Passamaquoddy ? Point de ça ici, la majorité des moments du film se passe dans une forêt désincarnée et le peu de ville qu'on voit se résume à une ruelle ( qui nous inflige d'ailleurs une course poursuite bidon où Peter se fait rattrapé en moins de deux). ainsi qu'à des intérieurs inintéressants.


Vous attendiez des chansons ? C'est fini les comédies musicales Disney ! Ici, pour bien entacher le film avec de bon gros clichés on nous balance toutes les 3 minutes un petit morceau country ou folk parce-que quoi de mieux pour illustrer des forêts avec des bûcherons qui parfois joue de la gratte au lieu de bosser...
Cela arrive d'ailleurs trop souvent dans le film de se retrouver face à ces moments clipesque sans aucune raison si ce n'est nous montrer des paysages de Nouvelle-Zélande...
Intérêt extrêmement limité..


Souvenez-vous de l'histoire de la famille qui était plutôt belle dans le premier film :
Une femme vivant avec son père, désespéré de revoir son mari disparu en mer, recueille un orphelin des sentiers et tente de lui offrir un foyer ainsi qu'une éducation tandis qu'il est poursuivis par une soi-disant famille d'accueil qui ne souhaite que l'exploiter, ainsi que par deux charlatans attiré par le Dragon, créant un petit duo comique assez mémorable .


Dans ce dernier, la femme du port laisse place à une garde forestière, elle n'a effectivement de ses parents que son père mais aussi un fiancé affublé d'une fille d'un précédent mariage ( autre chose qui est encore une fois traité par dessus la jambe... ) qui travaille dans une exploitation forestière ( en contradiction totale avec sa fiancé, tandis qu'elle protège, lui détruit...mais bon soyons-fous ! )
Ce dernier emploi d'ailleurs son frère aux défrichements de la forêt et ce personnage arrive à point nommé pour devenir LE méchant du film. ( fallait bien qu'il y en ai un sinon bonjour l'ambiance ! )


Seulement, le frère n'est absolument pas crédible, suite à la découverte de Peter dans la forêt, le défrichement est stoppé et il ne trouve rien de mieux à faire que de partir à la chasse ( Ouh le vilain braconnier ! ) Et par un heureux hasard, ou concours de circonstance, le Dragon que personne n'avait jamais remarqué durant 6 années est retrouvé en quatrième vitesse par ce braconnier du Dimanche... ( On a d'ailleurs le droit à la fameuse réplique de la branche cassée, fraîche du jour... )


Il trouve donc le Dragon et son premier réflexe, malgré qu'il soit armé jusqu'aux dents et de s'enfuir en hurlant ( véridique ). Il se prend donc une rouste et va pleurniché chez son frère qui évidemment ne le croit pas et qui donc remet en question le soutien de la famille ( L'un dépend désormais de deux familles tandis que l'autre se raccroche difficilement à son frère ).


Après ce passage d'une niaiserie insupportable, le frère décide donc de repartir chasser le Dragon avec dans l'idée, sans que cela ne soit trop évoqué, de devenir riche et célèbre. Il devient donc une figure de l'avidité mais cela arrive de manière tellement soudaine que ça n'a aucun sens !


D'ailleurs l'ensemble du film est expéditif et manque de sens, la relation entre la garde forestière et son fiancé est déjà posé avant même qu'on est découvert l'ensemble des personnages. Le Dragon pourtant discret ( malgré qu'il plane parfois à des centaines de mètres sous les nuages, mais soit ) et gentil se fait agresser de manière totalement incohérente ( Lors de l'attaque par le méchant frère, celui-ci évoque fortement la réaction de Gaston dans La Belle et la Bête. Lorsqu'il capture la bête, le déroulement est similaire, car la première fois que chacun voit la bête, elle semble agressive et la seconde fois alors qu' elle est calme ils l'attaquent...Ce qui pouvait être attendu comme réaction venant d'un personnage stupide de dessin animé et ici totalement déconvenue),


Evidemment, le frère braconnier retourne sa veste au dernier moment et devient gentil parce que sa terrible avidité à failli tuer son frère...


Enfin, Peter s'est tellement approprié l'histoire de son livre qu'elle devient finalement presque sa propre histoire !


Je passerai sous silence la fin du film qui s'accommode d'un happy end plutôt dispensable.


D'ailleurs petite question, avait vous pu reconnaître Elliot dans la masse ?


Ce film n'est donc clairement pas le Peter et Elliot le Dragon premier du nom. Il est moins qu'un mauvais décalque qui a, en plus, l'audace de gommer les qualités de son modèle.

GiuseppeLeone
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le 19 août 2016

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Vilain Coco

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