Première constatation à la vision de Petit paysan : c'est bien la première fois que le cinéma français s'intéresse avec autant de véracité au quotidien d'un modeste exploitant agricole. Le cinéaste, Hubert Charuel, est né dans une ferme et tous les détails sonnent juste. Notamment dans sa relation presque amoureuse avec son cheptel bovin et sa solitude au jour le jour. Le film bascule vers le thriller avec l'apparition d'une épidémie qui menace les animaux et partant, l'affaire du petit paysan. Dès lors que la narration emprunte une voie où l'agriculteur tente d'éviter la mort aux vaches, de nombreuses maladresses apparaissent et le réalisme s'efface. On remarque alors une certaine paresse dans tout ce qui est périphérique à la ferme : les amis, les sentiments, la famille. Il y a bien quelques échappées oniriques mais la mise en scène est bien trop sage et le dénouement manque totalement d'ambition. Malgré ces réserves, Petit paysan vaut bien mieux qu'un téléfilm, ne serait-ce que pour la formidable prestation de Swann Arlaud, et témoigne d'une volonté affirmée de montrer les réalités du monde rural.