Juste l’enfance.

C’est vraiment ce que j’appelle s’en sortir à merveille avec un scénario aussi casse-gueule, bien qu’il soit pertinent.

On a du mal à ne pas se ranger du côté de ce petit gars qui rêve de s’en sortir au sein d’une famille de vrais cas sociaux.
Mais tout ne nous pousse pas à prendre parti, comme certains réals s’amusent à le faire en nous prenant pour des débiles profonds.

La situation entre le maître et le jeune garçon pourrait nous sembler tellement malsaine si nous ne prenions en compte que la scène fatidique. Or il n’en est rien : il s’agit seulement d’un enfant qui tombe amoureux de son professeur et se fait tout un film, et, de l’autre côté, de son maître d’école qui tente tant bien que mal de rester professionnel malgré l’affection que sa copine et lui-même portent à l’enfant. Nous sommes tout aussi perdus que ce maître d’école lorsque le petit essaie de l’embrasser : on se demande bien ce qu’on aurait fait à sa place (en parler, au risque de se faire virer ? ne rien dire, au risque que l’enfant raconte n’importe quoi ?…).
On aimerait à la fois comprendre tout ce qu’il ce passe dans la tête de ce pauvre gosse, savoir ce qui serait le mieux pour lui et à la fois pouvoir aider ce pauvre prof qui ne sait plus comment gérer une situation qui le dépasse. Cependant, nos protagonistes sont tout aussi perdus que nous, nous n’aurons jamais une réponse toute prête à être avalé.

Bref, un film qui traite de sujets bien compliqués, et même bien différents, joué par des acteurs qui s’en sortent plus que bien. On reste bien loin du niais ou du malsain dans la façon de traiter ces sujets, ce qui donne un film magnifique.