Quand la toxicité permet à une relation de fonctionner

« Un foyer qui ne change pas est un foyer mort »

« J'essaie de le surprendre et de l'aimer comme je le souhaite »


La première moitié du film m'a happée.

Paul Thomas Anderson montre l'importance du son dans la mise en scène, que cela soit avec les effets sonores ou la prodigieuse bande originale de Jonny Greenwood ; qui était déjà gigantesque dans ''There Will Be Blood''.


Et cette photographie...pendant cette partie il n'y a pas un plan qui ne m'a pas ébloui. La composition, l'éclairage et la colorimétrie : tout est millimétré pour créer des œuvres d'arts.

Les costumes sont aussi aux rendez-vous, pour bien nous montrer que le célèbre couturier - protagoniste de ce récit - mérite bien sa réputation.


En revanche, ces éléments qui m'accrochaient tant se font plus absents durant la seconde moitié du long-métrage.

Ce n'est pas pour autant qu'il en devient mauvais, puisque cela lui sert à davantage développer son sujet : l'amour.


En effet, l'imminent styliste incarné par Daniel Day-Lewis va tomber sous le charme de la jeune serveuse, jouée par Vicky Krieps.

De prime abord, c'est une routine pour le premier, voyant les femmes comme des muses de passages auxquelles il peut imposer sa vie finement paramétrée.


Sauf que Vicky Krieps compte bien tout faire ne pas être la prochaine conquête à être mise de côté. Elle va alors astucieusement le bousculer dans ses habitudes, ne pas hésiter à imposer son point de vue, voire même commencer à renverser la tendance de domination.


''Phantom Thread'', c'est une histoire d'amour aussi toxique qu'un champignon empoissonné, mais dont la dynamique est peut-être la plus saine pour les protagonistes.

Finalement, n'est-ce pas accepter une perdre de contrôle que d'être amoureux ?

Ou même de ne pas imposer à notre partenaire la façon dont elle doit nous aimer ?

Créée

le 23 nov. 2025

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MikudeFarnese

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