Philip Glass filmé par Greenaway... Il est entendu qu'un tel argument musico-graphique a de quoi nous laisser fantasmer bien des secondes, des minutes et des heures à n'en plus compter.


Faisant partie intégrante de la tétralogie télévisuelle du futur réalisateur de Drowning by Numbers ce moyen métrage documentaire montre le compositeur et son Ensemble sur la scène new-yorkaise, en pleine création inlassable et obsessive. Glass est filmé dans la fonctionnalité la plus serviable et la plus amicale par Greenaway, puisqu'il est ici moins question de cinéma que de musique. Alternant régulièrement entre de longs moments de captation orchestrale voués à griser le plus aguerri des mélomanes et des micro-séquences d'entretien au coeur desquelles Philip Glass revient sur sa formation ( 20 ans d'études musicales, découverte de la culture indienne, recherche soustractive de son Moi artistique...) le document proposé par Peter Greenaway sublime son Sujet, s'attardant principalement sur les Glassworks ( le somptueux Facades, le délectable Floe, et bien encore...).


Métrage d'une efficacité de très haute maîtrise ce quart de projet rend limpide la musique entêtante, tour à tour cacophonique, purement structurelle voire intellectuelle de Philip Glass : jouant sur des effets de cycle, de répétition et même de verticalité l'Oeuvre du grand Homme partage des similitudes avec l'arithmétique, l'Art abstrait d'un Vasarely ou encore le cinéma XP d'un Michael Snow ou d'un James Benning. Les effets de profusion sonore - précis et stridents dans le même temps - témoignent d'un Art pur, essentiel, débarrassé de toute forme de gras acoustique. C'est absolument magnifique.

stebbins
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le 3 févr. 2021

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