Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

Philomena fait partie de ce genre de film (et pourrait être d'ailleurs l'un de ses meilleurs représentants) que l'on ne peut pas ne pas aimer.
Ce genre de films mignons par essence, au duo de comédiens souvent original, décalé et touchant, à l'intrigue émouvante. Stephen Frears ne déroge pas à la règle ; son film réutilise ces ingrédients et est donc mignon.
Mais, au delà de la simple émotion naïve et gratuite qui peut vite écœurer, au delà de la simple rencontre entre deux personnages aux antipodes (l'une fervente chrétienne, l'autre fervent athée, l'une naïve et d'une gentillesse instinctive, l'autre journaliste aigri à qui la vie ne dit plus trop rien d'original), au delà de la simple sympathie instantanée que l'on peut ressentir pour ce personnage de vieille craquante qu'interprète avec brio Judi Dench, au delà de tout ça Stephen Frears laisse entendre autre chose.
Au fur et à mesure que l'intrigue, solidement construite et rythmée, que l'enquête trépidante sur deux continents progresse, de nouvelles questions sont soulevées. Ainsi donc Philomena n'est pas qu'un film gentil et gratuit mais cache bien son jeu derrière cet aspect qu'une mise en scène jolie, sans plus, ne contredit pas. Car, en même temps que l'enquête progresse se distillent des thèmes délicats que le film traite avec une extrême justesse de ton (jamais trop pathétique, toujours équilibré, jamais imposé, toujours léger grâce à cet humour anglais qu'on apprécie tant). De la place du péché dans l'Eglise catholique et tout ce à quoi il renvoie (le sexe, l'enfantement, la croyance, le mensonge, etc.) à celle de l'homosexualité dans les hautes sphères politiques d'un état majeur (les Etats Unis) en passant l'intégrité du journalisme, le film se fait assez critique, acerbe, presque désespéré parfois et porte avec virulence sa charge contre les "méchantes bonnes soeurs", comme le dit si bien la traduction française. Néanmoins parler de charge serait peut être exagéré tant le message est doux, caché derrière cette histoire si touchante d'une mère et d'un fils séparé par le mensonge et un océan.
Mais l'intention est bien là, le message est bien là lui aussi, et sa présence, maligne, percutante, osée, relève ce film qu'une simple intrigue jolie aurait rendu insipide.

Créée

le 12 mars 2016

Critique lue 163 fois

Charles Dubois

Écrit par

Critique lue 163 fois

D'autres avis sur Philomena

Philomena
Grard-Rocher
10

Critique de Philomena par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Le drame se déroule en 1952 dans la très pudibonde Irlande. Une jeune fille, Philomena Lee, rencontre par hasard un jeune homme dont elle tombe immédiatement amoureuse. Malgré les "convenances" de...

42 j'aime

19

Philomena
zoooran
8

À la recherche du temps perdu.

Philomena, jeune femme s'étant fait arracher son enfant à la naissance car elle était au couvent décide, 50 ans après, de se mettre à sa recherche, en Irlande puis aux États-Unis, avec l'aide d'un...

le 8 janv. 2014

29 j'aime

5

Philomena
-Marc-
7

Ah, les salopes!

Philomena est un drame humain qui nous amène tout en finesse sur le thème des extrémismes religieux et de l'intolérance. Philomena a connu l'amour à 14 ans. Enceinte, elle a été confiée aux sœurs du...

le 29 janv. 2015

20 j'aime

2

Du même critique

Les Blues Brothers
Charles_Dubois
5

Critique de Les Blues Brothers par Charles Dubois

Film emblématique d'une génération, The Blues Brothers n'a pas réussi à me convaincre. En tous cas pas totalement. Certes je n'ai pas passé un mauvais moment, j'ai même ri franchement à certains...

le 29 déc. 2015

18 j'aime

Her
Charles_Dubois
10

30 Putain de minutes

30 minutes. 30 putain de minutes. Je crois n'avoir jamais sorti aussi longtemps mon chien. C'est le temps qu'il m'a fallu pour arrêter de pleurer. Pas de tristesse. Pas de joie non plus. De...

le 23 juil. 2014

16 j'aime