Cela faisait un moment que j'avais acheté ce film. je savais qu'il me laisserait des traces. Je n'aime pas la rédemption; Le sale argent, la condition des humbles et surtout la perte de la qualité d'être humain sont les conditionneurs de cette histoire. Le héros vit sans émotion dans une vie glauque, seul... cette solitude incommensurable s'ancre immédiatement dans nos cœurs. Au milieu de l'abandon de vie dans ce quartier d'ateliers misérables qui sont censés être détruits, le héros traque les les impayés d'usuriers ( c'est bien connu c'est plus facile de se faire de l'argent sur le dos des plus pauvres) il est sans pitié aucune, aucun sentiment de l'habite, il est devenu une chose, un monstre.
Pourtant une femme va entrer, s'imposer dans sa vie. Elle se présente comme sa mère (qui l'a abandonné à la naissance) Les premiers contacts au début de la rencontre sont malsains, violents, cruels mais puissamment désespérés de part et d'autre.
Dans la béance infinie de souffrance du héros, l'amour va naître :
"Maman"
ce sentiment qui sera aussi partager par la soi-disant mère qui le reconnaitra avant de mourir pour accomplir sa vengeance
A partir de ce moment là, notre cœur (aussi naïf) va espérer...
La chose, le monstre éprouve le sentiment du lien avec quelqu'un pour la première fois de sa vie. La scène où il sort avec sa mère en ville est la seule "normale" (hors du glauque) et presque gaie. On se prend à croire à du possible, à de la vie...
La fin de ce film n'est en rien triste, elle est amère. Elle nous laisse seul...
Lee Jung-Jin et Jo Min-Soo sont simplement bouleversants.
2ème film de Kim Ki-Duk que je visionne après Printemps été automne hiver...et printemps ( vu plusieurs fois), celui-ci( Piéta) est plus dur tout aussi dense et qui s'imprime dans votre chair et âme.