Tout commence avec un homme, arrivant au port sur un bateau en train de sombrer. Pourtant, la tête haute et sans même y laisser un regard, il le quitte pendant qu'il est en train de s'enfoncer dans les eaux. Cet homme, ce pirate, à l'air si nonchalant, émane une aura à la fois sympathique et clownesque, de part sa façon de se vêtir et de parler.
Cette scène dont je vous parle, est en fait la genèse d'une des figures de pop culture moderne les plus marquantes de ces dernières années. Nous sommes alors en 2003,le Capitaine Jack Sparrow apparaît. Toutes les péripéties semblent voler au dessus de sa tête, il se déplace alors d'une scène à l'autre avec la grâce d'une hirondelle.
Derrière ce film, il y a une tentative de créer un nouvel âge d'or des pirates au cinéma et la volonté tout à fait passionnée de créer une mythologie aux proportions gigantesques autour du monde de la piraterie au 19ème siècle.
Toutes les visions fantasmées de ce monde, on les retrouve dans ce film, que ce soit dans les costumes chargés de camelote que trimballent ces êtres sans foi ni loi, que dans la démesure des combats qu'ils mènent au quotidien.
Gore Verbinski, malgré le label Disney tamponné sur son œuvre, arrive pourtant à accoucher d'une œuvre assez mâture par moments, à la photographie sombre et à l'univers fort peu Family friendly.
Ce qui fait l'aspect réellement jouissif de ce film et de cette saga, c'est ce subtil mélange d'enjeux sérieux et d'humour qui permet de rire comme de rester concentré sur les objectifs des personnages.
Dans ce premier volet, on y présente le panel de personnages que l'on va alors suivre dans une grande épopée, amorcée par une mystérieuse histoire de vaisseau aux voiles plus noires que la nuit. Le rythme est soutenu, les effets spéciaux n'ont pas vieilis et les répliques n'ont pas perdu de leur cachet.