Film de science fiction horrifique à bas budget sorti en 2000, Pitch black jouit étrangement d'une solide communauté de fans faisant les louanges de son originalité et de son personnage principal, incarné par Vin Diesel.
Vu pour la première fois 25 ans après sa sortie, autant dire que le film de David Twohy ne m'a pas spécialement convaincu. Le script est totalement décousu dans sa première partie : ils s'écrasent, puis se séparent, puis capturent Riddick, qui s'échappe, puis il les traque, puis eux le traquent. Pendant ce temps-là un mec creuse un trou, puis meurt, puis ils capturent Riddick (encore !), puis le libèrent... On ne comprend rien et les personnages sont sous-exposés, clichés et complètement fadasses, loin de la diversité du comportement humain revendiquée par le scénariste. On est quand même loin de The Thing dans l'horreur SF. Riddick lui-même est... ridicule. Son comportement n'a aucun sens, son "pouvoir" de nyctalopie non plus ("j'étais en prison et un médecin m'a fait ça" : origin story : check). Le jeu et le charisme de Vinnie "Torreto" est à l'égal du talent qu'il déploiera dans la suite de sa carrière, proche du bulot, avec des lunettes de plongée en prime. Quant à la réalisation, elle montre clairement les moyens limitées de la production, avec en prime des effets visuels de flous et de flashs qui ont fort mal vieilli. La caméra bouge dans tous les sens, attention aux nauséeux.
Bref on s'emmerde carrément en attendant l'apparition bienvenue des monstres, point fort du film. Le design est efficace et le réalisateur a le bon ton de ne pas les montrer plus que nécessaire, l'inspiration de la saga Alien se faisant clairement sentir. Malheureusement le scénario se résume après leur apparition à une partie de cache-cache suivi d'une poursuite à pinces dans le désert. De cette partie vient ma plus grande incompréhension dans le développement du film : Riddick est nyctalope, ok. Mais son pouvoir ne lui sert à RIEN dans cette séquence, tout en lui conférant une sorte d'immunité façon Koh Lanta. En effet, les monstres étant repoussés par la lumière, les personnages restent logiquement hors du noir, sauf ceux qui veulent absolument mourir pour satisfaire le body count. Curieusement, Riddick peut, lui, se balader dans l'obscurité sans jamais se faire agresser par les bestioles... il court devant, il cabriole... mais c'est pas parce qu'il voit dans le noir que c'est censé le protéger nom d'un chacal borgne ! Quel est l'intérêt de définir un personnage nyctalope sans que ça lui donne un quelconque avantage scénaristique ? Si, au contraire, les monstres étaient attirés par la lumière, Riddick aurait un intérêt en pouvant guider le reste du casting dans l'obscurité. Là rien, il est aussi désavantagé qu'eux, mais immortel par son statut de héros badasse en débardeur. Donc ce n'était pas la peine de lui coller des lentilles et des nypes... surtout pour ce que ça rajoute à son charisme...
BREF. Pitch Black a certainement mal vieilli, mais je ne suis pas sûr que ça se révélait vraiment mieux il y a 25 ans. Deux suites (bientôt trois) ont été commises, avec plus de budget et plus de Riddick. En avait-on vraiment besoin ?