I have the poweeeeeeeeeer !

Whoa whoa whoa !

Mais qu'est-ce que c'est que ce déluge de haine envers cette série, son showrunner, ses choix scénaristiques, et les coupes de cheveux féminines courtes ? A croire qu'une certaine fanbase de MOTU, qui devrait pourtant bien avoir dans les 40 ans, n'a pas maturé au-delà de l'âge de 7 ans : Musclor trop fort, les filles c'est nul.

MOTU : révélation n'est pas parfait, non. Mais la série est très loin d'être la crasse que dénonce les bienpensants pourfendeur de wokisme. Partant du statut quo qui règne sur Eternia (Musclor vs Skeletor forever), la scénario met un coup de pied ans la fourmilière dès la fin du 1er épisode en faisant disparaître le héros et son antagoniste. Pour certain, c'était visiblement frustrant à la manière d'un pote qui vient prendre le goûter le mercredi et casse tes jouets préférés. Ils se sont donc arrêtés là sans voir ce que la série voulait proposer ensuite. Car ce twist permet d'interroger la statut des autres personnages d'Eternia une fois Musclor et Skeletor disparus, à commencer par Teela et Evil-lyn (Demonia). Et c'est loin d'être idiot, tant ces deux figures prennent de la profondeur une fois débarrassées des deux personnages principaux. Bien sûr, il y a un sous-texte de lutte des genres, parfois un peu grossier, mais qui inscrit la série dans les interrogations de son temps. Evidemment que Teela a été le dindon de la farce pendant 40 ans d'histoire, véritable cruche à ne pas s'apercevoir que Adam et Musclor ne faisait qu'un, et que Evil-Lyn était la souffre-douleur de l'autre maniaque, totalement incapable de quoi que ce soit en dehors de sa rivalité avec le champion d'Eternia. Mais come on, vous vouliez juste 10 épisodes de tatanes bas du front en mode années 80 ?

Dommage alors d'avoir jeté l'éponge trop tôt, car *spoiler : Musclor revient évidemment ensuite. Kevin Smith a recollé les jouets brisés et les combats des épisodes 9 et 10 en jettent carrément. Je pense notamment à un plan séquence particulièrement réussi qui devrait être la référence sur le pouvoir de He-Man. On ne peut pas non plus dire que le fan-service n'ait pas été au rendez-vous, car les scénaristes se sont amusés à truffer les épisodes de figures connus, avec tout ce que certains personnages comportent de ridicule (coucou Bélior et Pinçor !) et notamment Stinkor et Scare-Glow qui n'avaient jamais dépassé le stade de jouets et font ici leur première apparition animée !

Quelques points critiques sur l'animation parfois un peu trop statique en dehors des combats, mais une dimension épique largement assurée par la musique, tant le thème concocté par Bear McCreary (monsieur Battlestar Galactica himself) est réussi. Petit-plus, Mark Hamill, habitué du doublage du Joker, qui en fait des caisses en Skeletor pour notre plus grande joie.

Au deuxième visionnage, je ne boude pas mon plaisir. Ca méritait de lui laisser une chance !