Le duc d'Orléans
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Film vu à sa sortie en 1976 et que je n'avais jamais eu l'occasion de revoir. C'est un des premiers films de Corneau qui commençait une série de polars assez noirs très marquants comme "la menace" qui suivra l'année suivante, puis quelques autres ensuite. Avant de passer à d'autres sujets comme le magnifique "tous les matins du monde".
Mais s'il fallait définir un invariant chez lui, ce serait du côté de l'ambiance qui reflète toujours un certain pessimisme. Dans les polars, ses héros, qui vivent leur vie normalement, trébuchent un jour pour une raison souvent anodine et deviennent la proie d'un destin particulièrement malveillant. À l'instar des héros des tragédies grecques, il sera difficile voire impossible de remonter la pente et, encore moins, de faire marche arrière. On peut dire aussi que Corneau, en digne successeur de Melville, est passionné par le cinéma noir américain et sait, lui aussi, en réutiliser les codes.
Ici, c'est Marc Ferrot (Yves Montand), flic solitaire et taiseux, célibataire endurci, uniquement passionné par son flingue, le colt python 357, qu'il bichonne et lui confectionne (amoureusement) les balles … Il finit par être attiré par une femme mystérieuse (Stefania Sandrelli) qui, involontairement ou non, l'entrainera vers une galère pas possible… Ah, le mythe de la femme fatale …
Le film est très bien construit à partir d'une histoire, au départ, si banale et tellement prévisible. Sauf que le destin va accélérer le processus vers une histoire brusquement imprévisible où le héros n'aura d'autre choix que de se débrouiller seul pour sortir d'un piège avant d'entrer dans un autre.
Parmi les autres personnages de ce polar, on va trouver le commissaire de police, chef de Marc Ferrot, campé par un excellent François Perrier. On devine vite un caractère faible malgré son grade, ce qui ne l'empêche pas de savoir bien tirer les bonnes ficelles du destin, histoire de mieux faire plonger son subordonné.
Quant à Simone Signoret, elle est, comme d'habitude, formidable dans le rôle de l'épouse du commissaire, riche héritière d'une grande famille orléanaise. Une grande bourgeoise, handicapée peut-être, mais prête à couvrir et défendre toutes les turpitudes de son mari. Nul doute que si le mari est commissaire, c'est grâce à son influence et il s'agit de tenir son rang, coûte que coûte.
En conclusion, je suis bien content d'avoir retrouvé, presque 50 ans plus tard, le même plaisir (angoissant) à suivre ce film (haletant).
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le 9 nov. 2025
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