S'il y a bien une certaine constance chez Ghibli, c'est le message écologique de leurs films, mais aucun, même Nausicaa ou Mononoke ne portent ce propos aussi fortement sur Pompoko.
Cette opposition entre nature/tradition d'un côté et ville/modernité n'a jamais été aussi bien décrite que dans ce film, avec des Tanuki alternant entre joie de vivre et désespoir, débattant sur la voie à prendre entre l'action directe et violente ou des solutions moins radicales - la plus ancienne question du militantisme...
Pompoko est un film d'animation vraiment exceptionnel, d'une qualité technique presque irréprochable (les paysages sont un peu statiques), les Tanuki sont vraiment mignons et bien animés, les décors sont somptueux (bon, il faut dire sur les animateurs de Ghibli doivent avoir un peu d'expérience sur les paysages traditionnels japonais ^^ ), tout respire l'énergie des créatures de la forêt, la nostalgie d'un monde à jamais perdu...
Le film ne s'attache pas à des individus particuliers, il s'intéresse au groupe, à la civilisation, jusque dans sa narration (voix off qui parle toujours au nom des Tanuki, jamais d'un personnage), et c'est cela qui accentue encore la tragédie de Pompoko.
Contrairement à d'autres films des studios Ghibli, les hommes ne sont jamais présentés comme fourbes ou méchants, et si le film ne prend évidemment pas position en leur faveur, il est bien difficile de ne pas les plaindre quand des accidents fatals prennent pour cible des ouvriers innocents...
On passe donc une bonne partie du film à se demander comment tout ça pourra finir, entre l'espoir des Tanuki, l'inéluctabilité de l'avancé des chantiers des hommes...
Si Pompoko n'est pas le meilleur Ghibli, c'est tout de même un excellent film, qui soulève pleins de questions sans jamais imposer ses réponses tout en nous en mettant plein la vue.