Popeye
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Popeye

Film de Robert Altman (1980)

Il est de loin plus fort, que l'plus fort des forts

Nous sommes au début des années 80, les studios Disney décident de faire renaitre un personnage iconique d'une bande dessinée créé par E.C Segar en 1919. Il est marin, il a de gros mollets et de gros avant-bras, il a pour rival une brute épaisse ressemblant à une combinaison entre le Capitaine Haddock et Biff Tannen, il est amoureux d’une femme toute fluette, son nom est Popeye. Découvrez son histoire.


Origin Story d’un marin pas comme les autres


« Mange tes épinards et tu seras fort comme Popeye » que parents lançaient à leurs enfants pour qu'ils mangent ce légume. Si vous êtes né avant les années 90, vous n’avez sans doute pas échappé à une de ces célèbres techniques visant à faire manger les enfants capricieux. La technique des épinards, elle était directement inspirée des célèbres aventures de Popeye, marin arborant une musculature bizarroïde puisque notre personnage, sa masse musculaire, elle ne prend qu’aux avant-bras et aux mollets. Au passage, les aficionados de One Piece remarqueront les similitudes entre le personnage Franky et Popeye. Ses gros avant-bras poilus et tatoués, Franky ne carbure pas aux épinards, lui il est plus malbouffe, il tire sa force du soda. Un mauvais exemple pour la jeunesse !


Quoiqu’il en soit, Popeye, illustre héros de Comic Strip datant de 1929, en aura fait du chemin, passant du format papier en aventures déclinées en cartoon, en téléfilm animé, puis, des années plus tard, sous la houlette des studios Disney, en film en prise de vue réelle. Qui dit Disney dit humour bon enfant et chansons. Ne paniquez pas, Popeye n’a pas été formaté pour être une comédie musicale. Les chansons, en nombre très limité, sont plus présentes pour participer au coté humoristique de l’histoire.


Tourné sur l’ile de Malte, Popeye pose son baluchon dans une sorte de petit village portuaire dont on ne peut s’empêcher d’y trouver des airs de Passamaquoddy (Peter et Elliott le dragon). Très vite, une sensation agréable nous parcours le corps en sentant naviguer en terrain connu. Popeye rappelle ses vieux films d’aventure où l’humour et le jeu des acteurs était assez exagéré.


Sur le plan humour et narration justement, les fans des vieilles œuvres de Jackie Chan en retrouvent l’esprit. Jeux de mots, comique de situations, quiproquos, maladresses des personnages, chutes, simplicité des dialogues, Robert Altman, réalisateur en charge de l'adaptation, a sût capter l'esprit de la bd et nous propose donc sa déclinaison en film. Très décalé, Popeye est très décalé. Mais du bon décalé. Du décalé où l'humour ne marche pas toujours mais lorsqu'il marche, il fait des ravages.



Et j'te tasque-ci et j'te tasque ça, ils connaissent que les tasques
et les impôts. Oh j’suis dégoutassioné.



Popeye en chair et en muscles


Popeye, les admirateurs de Robin Williams le retiennent surtout parce que c'est le tout premier film dans lequel l'humoriste a été tête d'affiche. Un poids immense à porter. Toutefois, dans Popeye, l'acteur est plus inspiré que jamais, captant l’essence même d’un personnage au départ difficile à interpréter. Popeye, pipe constamment dans le bec juste pour le style (parce que ça fait classe quand on est borgne), simple d’esprit, il baragouine, maltraite les mots, les verbes et la syntaxe tout simplement parce qu’il n’a pas reçu une bonne éducation étant enfant. Discret, serviable, bienveillant, loyal, bagarreur quand il le doit, Popeye, dans cette aventure, a en horreur les épinards. Plutôt comique quand on sait que ce légume dont « raffole » les enfants sera son carburant pour venir à bout de Brutus et d’autres dangers.


L'atmosphère régnant dans notre film sent bon le cartoon. Les fans s’amusent, les nouveaux venus, grands, petits, aussi. En effet, Popeye a beaucoup à offrir. Grand fan du cartoon étant enfant, j’ai retrouvé absolument tout ce qui en faisait son charme.


La morphologie des personnages et leur look (Olive et sa taille TRES fine, le lâche Gontran toujours un burger à la bouche, le percepteur profitant de son pouvoir pour inonder tout le village de taxes, le petit bébé "Mimosa" adopté par Popeye devenant un véritable papa poule, …), le doublage français d’origine, la chanson titre de Popeye, les musiques, les bruitages cartoonesque, cette histoire racontant la genèse de notre marin colle à l’identique à l’animé. Quelle adaptation de bd, animé ou roman peut se vanter de faire si fidèle ? Et comme si ça ne suffisait pas, Popeye compte sur un casting de têtes connues. Shalley Duvall (oui la femme de Jack Nicholson dans Shining) et Paul Dooley en Gontran, rejoignent Robin Williams. Pour un amoureux de cinéma, c’est que du culte.



C’est un monde, je cherche mon popa, et voila que j’deviens une moman.



Au final, le coté daté et kitsch de Popeye n’empêchera pas fans ou non de Robin Williams de prendre plaisir en plongeant dans un univers cartoonesque lorgnant à des moments vers la comédie musicale made in Disney. Une histoire prenante, du second degré, des musiques joyeuses, des personnages attachants, un Robin Williams hilarant, de la bagarre impliquant des machos et une pieuvre géante en plastoc, de l’émotion, un peu d’amour, pour une aventure qu’on ne peut oublier, réveillant au passage quelques souvenirs d’enfance.

Jay77
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le 5 mai 2019

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