Pour son premier film, Roinsard affiche clairement la couleur: charmer.
Il a mis le paquet en taillant un costume/rôle sur mesure pour Romain Duris qui démontre encore une fois une classe folle, mélange d'élégance et de vulnérabilité qui enivre la midinette.
Déborah François joue sa partition ( déjà vue) de chenille têtue, rêveuse et touchante dont nous avons le privilège d 'assister à la métamorphose en papillon.
De la musique au décor, en passant par les costumes et sans doute le maquillage tout a été soigné jusqu' au fétichisme dans la reconstitution de mythiques années 50.
La psychologie des personnages se déploient sans trop de gros sabots, malgré quelques effets faciles.

On se demande alors ce qui pêche dans ce petit bijou charmant?
Ce souci de trop en faire propre au premier film ( bien excusable par conséquent ).D'être à l'image du titre, au sens noble du terme.
En travaillant trop ses décors et la psyché de ses personnages principaux, Roinsard renvoie les personnages secondaires au statut de décor, faire-valoir ( le personnage de l'ami américain assez raté, et Bérénice Béjo sous-employée).
A la fin du film le personnage du père ne démontre rien moins que son inutilité ( il m' a fait songer au personnage du père dans meilleur espoir féminin avec Bérénice Béjo justement, mais juste fait songer justement....) Il aurait été plus beau selon moi que le personnage de Déborah François sorte d'un nul part resté dans l' ombre.
Remarque toute personnelle d'historien, quelques attitudes ou remarques fort anachroniques font contraste avec la ( trop grande? ) perfection de la reconstitution matérielle et morale ( misogynie et femme à la maison surlignés à souhait mes petites chous de lectrice). Un certain je m en foutisme global( on en s en fout de la vraisemblance et de l' époque) n'aurait pas déplu.
Et puis, si tant est que Roinsard lorgne du côté de la screw ball comedy, que beaucoup d'entre nous ici vénérons, il en manque l'ingrédient essentiel: le sens du rythme. Les dialogues ne sont pas nuls mais l' ensemble manque de rythme, de nerf, de confrontation. Le duo Duris/François n'est pas assez, not enough, explosif.

Ceci étant dit, ce film me semble plus que recommandable en cette période morose d'avant fête....un ptit goût de pop u l' air qui roule bien en bouche comme un sauternes pour accompagner le foie gras.

( je penche pour un 6.5)
PhyleasFogg
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste films vus en 2012 au cinéma

Créée

le 5 déc. 2012

Modifiée

le 5 déc. 2012

Critique lue 443 fois

9 j'aime

PhyleasFogg

Écrit par

Critique lue 443 fois

9

D'autres avis sur Populaire

Populaire
Hypérion
7

Rocky version filles

Ah le film du 31 décembre... Cette année, les grands-parents sont de la partie, il faut choisir un sujet qui leur convient, pas du virevoltant, pas du fantastique, pas de l'image de synthèse à tour...

le 1 janv. 2013

30 j'aime

6

Populaire
takeshi29
4

Si un jour le cinéma français voulait bien faire rimer populaire avec ambitieux...

Nommé pour le César de la Meilleure première œuvre, plus d'un million de spectateurs en salles, une presse qui s'emballe en faisant référence aux grandes comédies romantiques hollywoodiennes, à...

le 18 mars 2013

27 j'aime

9

Populaire
marquise
7

Pink Lady, tellement plus qu'une pomme !

J'avoue, ça partait mal. Je ne suis pas fan de Romain Duris, je tolère de moins en moins Bérénice Béjo, je connais Déborah François de nom et je n'ai jamais eu envie de voir ses films. Quant aux...

le 4 janv. 2013

17 j'aime

6

Du même critique

Les Enfants du paradis
PhyleasFogg
10

Sur le boulevard du crime, vous vous promenez, et tombez amoureux d'une fleur, Garance

Sur le boulevard du crime, vous vous promenez, et tombez amoureux d'une fleur, Garance. Il y a Baptiste, le mime enfant de la lune, tellement fou d' amour qu'il n'ose cueillir la fleur... Frédéric...

le 10 févr. 2013

70 j'aime

15

Chantons sous la pluie
PhyleasFogg
10

Make 'em laugh Make 'em laugh Don't you know everyone wants to laugh?

Qui peut résister à "Singing in the rain" ? Qui peut rester hermétique à ce film qui vous entraine, vous endiable, vous charme et à la fin vous terrasse de joie. Je me souviens encore de la stupeur...

le 25 juin 2013

64 j'aime

18

Timbuktu
PhyleasFogg
8

Mea culpa ou savoir accueillir un film pour ce qu'il est.

Longtemps je me suis gardé de rédiger une critique à ce film. Le parti pris du cinéaste, qui de la dérision, à la folle poésie, finissait en mélodrame, échappait en partie à mon entendement. Je l'...

le 21 févr. 2015

58 j'aime

15