Pour une poignée de dollars a rejoint les légendes du cinéma grâce au succès de sa deuxième suite Le Bon, la Brute et le Truand, et bien évidemment pour profiter comme il se doit de ce spectacle il vaut mieux appréhender la trilogie complète et commencer par le commencement, c’est-à-dire par ce premier film.


Nous voilà dans un Western spaghetti, oui, oui, s’en est un, déjà il est italien, réalisé par Sergio Leone, mais ce n’est pas tout, les ingrédients relevant du pathétique qui caractérise le genre sont aussi là, l’individualisme de l’antihéros, la loi du plus fort comme cadre, la violence, l’argent, l’absurdité des scènes de massacre à la limite de l’humour, et surtout ce manque vertigineux de réalisme et de crédibilité, oui, oui, c’est un Western spaghetti. Et je dois vous dire que je déteste le genre…


Bon, une fois que cela est dit, je dois admettre que ce premier film de la trilogie des dollars (que je n’avais encore jamais vu) se range tout de même dans le haut du panier.


L’histoire est simple, bien sûr, faut pas pousser mémé dans les orties, deux bandes rivales s’affrontent dans une bourgade pommée, un homme sans scrupule (mais qui se révèle plus humain qu’il n’y parait) débarque et fout le bordel pour se remplir les poches. Bhein le film porte bien son nom, je l’admets.


Mais ce n’est pas parce qu’il s’illustre dans le genre que cela veut forcément dire que le film est bon. En ce qui me concerne, je me suis ennuyé. J’ai trouvé le temps long, le rythme s’égrène comme un sablier passé au ralenti, les gros plans sur les visages stoïques, et les scènes inutiles s’enchainent et se ressemblent. Aussi on appréciera le spectacle qu’à l’heure du dénouement, la seule scène du film qui véritablement est digne d’intérêt, en dépit de sa violence facile et inutile, et de la barbarie ambiante, bref, on ne regarde pas ce film pour réfléchir, ni même pour le grand frisson, à vrais dire je ne sais pas très bien pourquoi on regarde ça, et c’est là tout mon problème avec le genre.


Aussi j'ai vu le film hier soir, et aucune scène ne m'a véritablement marqué. Je dirais même que l'oeuvre est l'archétype du genre, une sorte de vitrine où l'on trouve tous les éléments auxquels on s'attend, mais rien de bien surprenant, sans véritable point d'intérêt, sans nuance, sans folie.


Quoique j’ai trouvé un certain intérêt dans le jeu de Clint Eastwood, l’homme qui a toujours l’air vieux même lorsqu'il était jeune. Je reconnais qu’il a beaucoup de charme dans ce film, qu’il est relativement remarquable, et surtout il dégage quelque chose d’unique. J’aime bien cet acteur, mais qui ne l’aime pas ? Le reste du casting est décevant, et cela ne tient pas tant aux acteurs qu’aux rôles qu’ils incarnent, tous dépourvu de sens et de profondeur.


L’esthétique du film n’est pas folle non plus, c’est morne, c’est terne, c’est fade… Seule la musique égaye un peu cette monotonie par moment, trop rarement sans doute.


Je n’ai pas passé un super moment, je me languissais de la fin. Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, je n’ai aucun problème avec les Westerns, il y en a même que j’apprécie beaucoup, mais les Westerns spaghettis c’est une autre histoire, et cela même si j'ai beaucoup d’amour pour l’Italie. La dimension pathos du genre me rebute, même dans les films références comme ici. J’espère que je tirerais plus de satisfaction des deux films suivants, mais pour être honnête je crains le pire.

Casse-Bonbon

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