Programme d'activité (1 film par semaine, il ne faut pas abuser des (bonnes ?) choses)
Predator (McTiernan – 1987)
Predator 2 (Stephen Hopkins – 1990) – non vu
Alien vs Predator (Paul Anderson – 2004) – non vu
Predators (Nimrod Antal – 2010) – non vu
J'ai vu sur internet qu'il y avait au moins 5 autres films dans la même veine ou dans la même franchise. Sauf si je devenais addicted, je pense que je n'irai pas jusque-là …
Aujourd'hui, c'est "Predator", le premier volet, donc.
Film que je n'ai vu qu'une fois, il y a longtemps, probablement au moment de sa sortie. Le revoyant pour la deuxième fois aujourd'hui, je dois dire que je m'en souvenais assez bien, ce qui, avec ma mémoire de poisson rouge, frise l'exploit. Ce qui est le signe d'une efficacité certaine du film.
Et s'il y a certainement un point qu'il faut accorder à McTiernan, c'est la construction de son film. Au départ, une bande de baroudeurs partis dans une mission très confidentielle et à haut risque de récupération d'américains faits prisonniers par des guérilleros dans la jungle. À l'arrivée, on a oublié les guérilleros car nos ardents guerriers se retrouvent à avoir à lutter contre un ennemi d'un genre inconnu voire extra-terrestre, ultra évolué, qui semble bien apprécier la chair humaine.
La transition d'un genre à l'autre se fait en douceur sans que le spectateur ne le voie venir. On part d'un film de guerre bien bourrin pour arriver à tout autre chose où les gros bras et les gros flingots n'ont plus guère d'utilité. Bien sûr, je ne peux que faire le parallèle avec les films "Alien" où l'homme est confronté par hasard avec une créature malveillante. À une nuance près. Dans "Alien", ces créatures sont dans des mondes extra-terrestres lointains que l'homme est allé malencontreusement coloniser. C'est donc normal ou, si ce n'est pas normal, c'était un risque à courir … Tandis que dans "Predator", c'est presqu'à domicile (enfin, dans la forêt vierge) que l'homme doit faire face à la créature extra-terrestre.
Du coup, "Predator" est au carrefour de trois genres de cinéma : le film de guerre, le film fantastique et le survival.
Et comme dans tout bon film fantastique ou d'horreur, McTiernan nous fait découvrir très progressivement le look de la créature, ce qui accroit significativement l'angoisse du spectateur …
Le casting réunit toute une bande de gueules de cinéma qui montrerait presque que le monde (des gros bras) est bien petit.
Arnold Schwarzenegger, cigare vissé aux lèvres, accompagné de Carl Weathers (l'Apollo Creed des films Rocky) qui dès leurs retrouvailles tentent un bras de fer montrant leurs beaux biscottos …
Le ton est donné dans cette mâle assemblée très virile où l'humour très beauf le dispute à l'aspect bestial type "primates en uniforme". Et d'ailleurs quand ils attaquent le camp guérillero, ça défouraille sec avec les commandos US qui s'en sortent haut la main sans une égratignure. Ah le complexe de la déculottée du Vietnam, c'est quand même quelque chose ! C'est comme quand Mac (Bill Duke) voit la créature et qu'il se met à tirer, tout le groupe se met à tirer dans la même direction, en communion, si on me pardonne l'expression, jusqu'à épuisement complet des munitions, dégageant tous les arbres … En vain !
C'est là que "Predator" prend une dimension qui dépasse largement le film bourrin du début, c'est que pour lutter contre la créature, on comprend vite que les muscles ou les armes deviennent bien dérisoires. Il faut que le héros moderne, surentrainé, surarmé régresse pour retrouver un état initial animal où il n'y a plus que l'instinct de la bête traquée qui domine ou qui peut faire la différence …
"S'il peut saigner, c'est qu'on peut le tuer"