Prunier compact

"Arrival" est un film intelligent, qui nous change d'un standard SF trop ressassé et qui offre en substance un divertissement difficilement critiquable au niveau éthique, je veux bien l'admettre.

Néanmoins, il s'agit d'un film initiatique militaire u.s qui finalement se résume à nous promouvoir une army raisonnable, humaine, soucieuse d'une justice juste, tournée vers le dialogue, etc. à opposer aux russes et aux chinois, toujours belliqueux, brutaux et irréfléchis. Et là, on ne peut vraiment pas parler d'originalité.

"Premier contact" est militaire et métaphorise tout ce qu'on veut à travers ses E.T's. On est avant tout welcome à la caserne parmi des officiers et simples ploucs dévoués, sympas, pas sexistes, le matériel est fiable et efficace. Rien ne pose problème en fait... Les hélicoptères de l'army ont généreusement été mis à contribution si bien qu'on peut tabler sur une prod en droite ligne de "l'agence d'intelligence centrale". On nous signifie que l'armée sait se montrer pacifiste (paradoxe dont la flatterie populiste dépasse le non-sens depuis longtemps) et qu'elle se remet volontiers entre les mains de personnes sensibles et spécialistes parce que passionnées, dans un soucis protecteur des vies humaines avant tout. Toute la hiérarchie u.s semble irréprochable, de bons bougres...

La boucle temporelle est plutôt astucieuse, même si elle est prétexte à mièvreries, même si elle n'est qu'un dénouement des plus prévisibles, le voyage temporel ne semble pas comporter son lot d'impossibilités, d'illogismes et de raccourcis habituels, c'est un des points qui remontent la cote de ce film. D'autres étant qu'on nous présente des concepts didactiques qui se tiennent et que le film évite +/- le sensationnalisme et la violence.

Le commandant chinois pose un personnage assez étrange.

Il serait donc le gars qui a tout compris ?! Un chinois? Et bien en fait non, il ne s'est ravisé

sans aucun souci de pacifier avec les ricains et les E.T's. Il lui est conféré le pouvoir de décider en personne du mouvement de l'armée chinoise, à la façon dont le président u.s est présenté d'habitude. Il va de soi que ces dignitaires sont des exécutants conformément à des hiérarchies dont les sommets restent flous tandis qu'il est limpide que le cinéma hollywoodien entretient l'idée contraire, celle de décisions prises par un homme (élu, pour ce qui est du président) dans son petit crâne à lui tout seul.

Il y va donc d'un sorte de flatterie ironique où les chinois restent inconscients des "vrais valeurs" d'échanges inter-culturels (ou inter-planétaires) mais restent focalisés sur leur nombril et seraient par ce biais "téléguidables" à souhait.

Et tout au long, ça sent l'armée et la propagande bien plus que la science-fiction déjà fort odorante!