Le bonheur n'est pas quelque chose à attendre, mais à créer !




La Présentation





Printemps Tardif est un film de Yasujiro Ozu sorti en 1949 avec Chishu Ryu, Setsuko Hara et Haruko Sugimura dans les rôles principaux.


Le film nous raconte l'histoire de Noriko, une jeune femme de 27 ans, mais qui n'est pas encore mariée et même si elle est heureuse avec son père, il pense aussi qu'il est grand temps pour elle de penser au mariage.





Un mariage et un " enterrement "





Ce film est en quelque sorte, l'installation du style d'Ozu aussi bien au niveau scénaristique qu'au niveau de la réalisation !


Je m'explique, de nombreux de ses précédents films étaient d'excellentes factures en particulier Gosses de Tokyo, Le Fils Unique, Auberge de Tokyo et Il était un Père, mais je pense que c'est ici que Ozu finit de peaufiner son style !


On le sent dans le traitement des personnages, l'humanisme, l'humour et les drames familiaux ont toujours été au cœur de ses récits, mais ce film combine les points forts de chaque film d'Ozu en traitant les différents conflits des personnages avec cette poésie japonaise distillée au travers de ses plans de métonymies visuelles qui marqueront son cinéma ayant inventé sa propre grammaire, sans mouvement, avec uniquement des plans fixes filmés avec un objectif 50 mm.


Dans les plans d'intérieur, les personnages sont filmés soit avec une caméra au ras du sol tenu par un pied spécialement construit pour Ozu (le tatami shot), qui est un plan adapté aux maisons japonaises où les gens vivent à même le sol avec des contre-plongées lorsqu'ils sont debout. Il n'y a aucun champ contre champ, Ozu préfère également dans ce cas, un enchainement de plans serrés sur ces personnages permettant de capturer la quintessence du quotidien japonais !


Sa méthode de tournage peut être assimilé à Robert Bresson (une poésie constante entoure également leurs plans), avec beaucoup de prises et un refus du théâtre filmé.


Ces acteurs peuvent paraître inexpressifs pour certains, mais c'est tout à faire l'inverse, le jeu des films d'Ozu, est directement inspiré de son quotidien où les gens sont subtils dans leurs expressions malgré un goût parfois prononcé pour un certain excentrisme.


J'en prends pour exemple l'acteur principal, Chishu Ryu, qui lors d'une de ces rares interviews, disait qu'il était un acteur assez médiocre, mais que pour Ozu, il s'était dépassé !


Ozu l'a choisi, et pour cela, il voulait faire de son mieux pour répondre à ces attentes.


Et il répond selon moi, particulièrement bien aux attentes du public par son jeu sobre de patriarche japonais qui veut faire en sorte de ne pas se montrer égoïste et garder sa fille pour lui ...


Sa fille étant d'ailleurs incarnée par la merveilleuse Setsuko Hara, qui n'a pas été le symbole de l'âge d'or du cinéma nippon des années 50 pour rien !


En effet, son jeu tout en fraicheur en gardant une certaine timidité et véhiculant du moment qu'elle est à l'écran une atmosphère de gaieté, apportant la plupart des situations comiques notamment avec Masao Mishima qui joue un oncle s'étant remarié que le personnage de Setsuko Hara considère comme " impur ", préparez-vous ces scènes sont des capsules de bonne humeur !





La Musique





Elle est composée par Senji Ito qui avait déjà opéré sur Le Fils Unique et propose des morceaux aux airs plus occidentaux, étant donné que la musique japonaise et traditionnellement composée de musique de méditation et pas de musique avec des mélodies.





La Conclusion





Printemps Tardif est un film qui marque la filmographie de son cinéaste par son pinacle dans le style d'Ozu !

Albator_Larson
9
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le 29 oct. 2019

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Albator_Larson

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