Il ne faut jamais juger un livre à sa couverture et pourtant, c’est bien tentant de juger ce film à son affiche. Pyramide de personnages (dont un chat) hauts en couleur, titre de travers et impacts de balles parsèment cette affiche. Est-ce que je vais me retrouver devant un simple film de petits escrocs ou sortira-t-il un peu du lot ?
Car oui, ma première idée est que je vais aller voir un film à la Guy Ritchie (époque Snatch ou Arnaques, Crime et Botanique) et qu’étant assez client de ce genre de cinéma, ce film devrait passer sans trop de problème devant mes yeux. Sauf que voilà, c’est Darren Aronofsky le réalisateur et je ne le connais pas pour son côté déconneur dans sa filmographie.
Plongeons nous dans les années 90, à New-York. Hank (Austin Butler), ex-espoir du baseball vit une vie, non pas rêvée mais semble toute tranquille : travail qui lui plait, petite-amie, appartement un peu crado mais spacieux. Sauf que tout va s’effondrer quand son cher et tendre voisin, le punk Russ (Matt Smith) va un peu malgré lui l'entraîner dans une embrouille totale avec la mafia locale pour une histoire de pognon (un gros paquet de pognon). Et à partir de là, le film démarre sur un rythme très rock/punk et souffle un parfum d’angleterre sur ce sol américain.
Aronofsky maintient le spectateur avec son talent, déjà par les cadrages et les choix de lieux de tournage, tout est graphique mais surtout il sait quand faire redescendre le rythme et le relancer à souhait. C’est ainsi que l’on suivra Hank et ses malheurs qui s'accumulent dans ce New-York hétéroclite.Comme dans tous ces films de gangster de bas étage, tout semble exagéré mais c’est aussi ce qui en fait le charme. Je me doute qu’il y a de grande chance que Hank, s’il avait existé, serait mort dès le début des péripéties et que retourner tout un quartier de New-York aurait ameuter la police en moins de deux mais bon, ça fait parti du spectacle et pour le coup, c’est bien fait.
Mais comme souvent dans ce cinéma d’action qui ne se revendique pas comme un blockbuster, on ne peut pas vraiment dire que le jeu d’acteur sort du marasme cinématographique actuel. Aucun acteur ne s’en tire mieux qu’un autre, ils font le boulot, ils le font bien mais je ne pense pas que ce sera le film qui restera dans les mémoires quand on évoquera la carrière des uns et des autres. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est une imitation d’un Guy Ritchie mais ça n’en a pas la patte, au moins l’aspect.
Quoiqu’il en soit, Aronofsky a peut être voulu se détendre et nous proposer un moment de pur spectacle accessible à tout le monde et il le réussit. L’heure trois-quart passe sans sourciller et je suis ressorti de la salle content de l’avoir vu, sans me poser de question et surtout sans avoir la sensation d'avoir perdu de l’argent.