Prologues
7.5
Prologues

Film de Lloyd Bacon (1933)

En abordant le thème des prologues, courts spectacles passant en première partie de film, Prologues met en abyme le cinéma, permettant non seulement de montrer les coulisses de la mise en scène mais aussi des micros-films dans le film.

En effet, les prologues, bien que spectacles vivants, représentés sur scène et vus par des spectateurs en direct, sont ici tournés comme des films, c’est-à-dire avec des caméras, une multitude de plans variés (plans aériens, caméras en mouvements, zooms), des centaines d’actrices et des décors colossaux impossibles à installer sur une simple scène. Honeymoon Hotel, Human Waterfall et Shangai Lil en forment les trois exemplaires, destinés à convaincre un gérant de cinéma de signer un contrat important. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on lui en met plein la vue, comme au spectateur aussi, tant le résultat est époustouflant. Les chorégraphies, signées Busby Berkeley, y sont pour beaucoup, tout comme la mise en scène de Lloyd Bacon (tous les deux étant crédités de la coréalisation), sans oublier dans le dernier prologue, le numéro de James Cagney qui sait aussi danser, et les claquettes entre autres. Pour se rendre compte des moyens colossaux mis à disposition, évoquons le prologue Human Waterfall qui demanda une énorme piscine et 300 chorus girls, celles-ci réalisant des figures géométriques avec une sensualité que l’ère pré-code autorisait encore.

Cependant, ces films insérés ne représentent qu’un court passage du film, situé à la fin, le reste étant en quelque sorte le prologue de ces prologues, dans le sens où il introduit, explique et justifie la création de ceux-ci. On y voit Cagney, en tant producteur et metteur en scène, courir dans tous les sens, parler à une diriger son équipe, chercher des idées, trouver de l’argent, négocier avec les directeurs, choisir la mauvaise femme, le tout sans jamais voir l’amour sincère que lui porte sa fidèle secrétaire. L’intérêt esthétique y est nettement moindre et la valeur narrative n’a rien d'extraordinaire – les dialogues sont trop accélérés, tout comme le rythme, voulant traduire l’excitation et le charge de travail considérable de Chester.


Marlon_B
7
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le 27 déc. 2022

Modifiée

le 27 déc. 2022

Critique lue 26 fois

Marlon_B

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