Prologues
7.5
Prologues

Film de Lloyd Bacon (1933)

A peine 6 mois après l'énorme succès de "42ème rue", la Warner produit ici déjà sa troisième comédie musicale avec Busby Berkeley. Lloyd Bacon est à nouveau chargé de la réalisation, qui sera cette fois sur le ton de la comédie. Pour James Cagney, ce film sera un échappatoire aux films de gangsters auquel il était cantonné depuis le succès de "L'ennemi public n°1" et va pouvoir montrer ici ses autres talents.
Le film tourné encore dans l'ère du Pré-code Hays (qui sera instauré en 1935), se joue ouvertement de toutes les prérogatives puritaines que celui-ci tente déjà d'imposer à Hollywood, jusqu'à mettre en scène son pendant à la scène, avec le personnage de Bowers, le censeur de la troupe.
Mais comme dans "42ème rue", c'est encore une fois le chorégraphe Busby Berkeley qui va rendre le film inoubliable en faisant encore un hold up sur la mise en scène. Cela deviendra sa marque de fabrique au point qu'on l'appellera régulièrement pour rattraper certaines productions vouées sans son intervention à l'échec.
Le succès aidant, le chorégraphe lâche ici les chevaux dans des numéros de plus en plus complexe, avec un nombre de danseuses exponentiel et des décors devenus gigantesques et totalement irréalistes. Car le réalisme est bien le dernier de ses soucis dans ces 4 numéros qui clôturent le film et qui, rappelons le, sont sensés d'après le scénario être des prologues à un film dans une salle de cinéma.
Si le premier prologue avec les chats reste à peu près dans les clous d'un certain réalisme théâtral (mais il est aussi le moins bon des quatre). La caméra s'en affranchie dès le deuxième, dans le prologue de l'hôtel où celle-ci quitte l'espace du public pour aller coté scène et devenir un film dans le film, oubliant les spectateurs, jusqu'à un plan furtif annonçant la démesure des numéros suivant et dévoilant l'hôtel avec 6 pièces construites en coupe sur la scène. Avec le troisième prologue des naïades, c'est l'explosion. Un décor de piscine faisant 25m x 12m sur un plateau de plus de 1000 m², une pyramide humaine de 300 filles, des prises de vues sous-marines. Berkeley est à l'apogée de sa carrière. Et enfin le final à Shanghai où Cagney dans un bar dévoile ses talents de danseurs avant que la caméra ne recule dévoilant un décor gigantesque d'une façade d'immeuble amovible devant lequel est entamé une parade militaire. Un art dans lequel le chorégraphe fit ses début durant son service militaire en 1917 en Europe pendant la guerre.

Jean-FrancoisS
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le 19 avr. 2016

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