Promare
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Promare

Long-métrage d'animation de Hiroyuki Imaishi (2019)

SpeedCritique#4: Toujours Plus; un leitmotiv honorable


"Comme si tout ça n'avait été qu'un jeu"




  • Petit contexte rapide


La première fois que l'on me présenta une oeuvre de Imaishi, ce fut la série d'animation Kill la Kill, et j'avais adhérer tout de suite au délire. Des armures qui parle, du fan-service (énormément, à outrance je dirais même), des bastons qui fracasse tes yeux, et une indéniable avance sur ce qui se faisait à l'époque, hormis certains grands titre qui se payait de l'animation à la pointe. Cependant à l'époque, je n'avais pas tilté que je venais d'assister à quelque chose d'assez exceptionnel.
Puis bien plus tard on me recommande de regarder Dead Leaves, son court métrage, et je prenais à nouveau une claque dans la gueule. fluide, une animation débordante à en crever l'écran, une furie visuelle comme je n'en avais que rarement vu autre part ( mise à part Paprika et Mind Game).
Bon, ça m'avait un peu titillé là quand même vu la date de sortie, alors j'ai fait le rapprochement mais promare n'était toujours pas sorti.
Quelque années après, ayant commencer à écumer telle capitaine achab tout les océans à la recherche du Moby Dick de l'animation, on me recommande Promare.
Bon, j'était passer par Mind Game, J'avais englouti Makoto Shinkai ( petite préférence pour Weathering with you voilà c'est dit) et évidemment après ça quand j'ai vu la bande annonce je me suis dit sûrement : " Ouais c'est bien l'animation elle est belle mais si c'est pour avoir 1h45 de vide autour non merci ça ira pour moi ".
Douille classique, réponse classique, ne me dites pas que vous ne la dites jamais cette phrase.
Vous l'avez-déjà regretter ? Moi oui.
Parce que j'ai attendu avant de le voir, j'ai regarder tout les pixars, tout les ghiblis, en rush comme ça durant un été. Puis arriver fin d'été, ayant manger dans la gueule environ une quarantaine de films d'animation, je me dit, bon bientôt le rush d'halloween avec 31 films d'horreur, viens on se fait un kiff avec un truc qui change.
Et je vais dans mes listes d'envies, j'avais rien rajouter depuis promare, et je sais pas ce qui m'est passer dans le crâne je me dis tant qu'a regarder autant faire une ptite soirée film avec des potes, si c'est de la merde au moins je m'ennuierait pas.
Ah bah ça pour pas m'être ennuyé, ah!



  • Toujours plus:


Si t'as déjà rencontrer dans ton parcours de cinéphile des franchises telles que (liste non exhaustive mais très représentative): Fast and Furious, Transformers, Expandables ou encore Matrix ( ne niez pas), vous avez entendu cette expression du "toujours plus".
Bah Promare, c'est 2h non stop de toujours plus.
Mais là ou il ira rejoindre Matrix dans la liste du dessus c'est parcequ'ils ont en commun ce que les autres n'ont pas, un bon scénario ( rire gras du narrateur).
Et ainsi Imaishi tape un grand écart à la jean claude van damme tout le long du film entre brûler ta rétine au 42ème degré (je le cherche en 4K d'ailleurs si jamais) et de l'autre coté l'adoucir avec des temps de pause ou l'histoire se développe.
Ce rythme effréné de ne cessera pas de s'arrêter jusqu'au dénouement final et cette gestion du rythme dans son film le ferait presque apparaitre lui même pour un soldat du feu.
Le toujours plus de son film apparait ici en deux points distincts donc, comme feu et glace, d'un coté la maitrise artistique pure et dure, de l'autre le coté scénaristique poussé et jusqu'auboutiste dans ses questions existentielles.



  • L'animation
    L'animation c'est simple, on à lancer le film, et au bout de 15 minutes, lors du premier combat, on en à pris plein la gueule. Bon un film d'animation japonais qui me calle en pls en 15 minutes je me dis ça se respecte quand même.
    Et après l'avoir vu et revu je peut dire que l'animation est folle, mélange assez audacieux d'animation traditionnelle avec par moment du CGI, c'est osé comme pari et ça match à 10 000%. C'est rapide, fluide, propre, coloré, ça envoie de partout sans être trop brouillon et pataud comme dead leaves.
    Le travail sur les couleurs est juste abusif, l'étalonnage du film j'en parle même pas, une alternance de bleu, de rouge, de cyan, de magenta, de jaune, de marron clair, de noir, de blanc le film est un véritable arc en ciel et les couleurs semblent se passer le relais sans jamais vraiment se chevaucher, sauf dans les combats justement ce qui les rends mythiques.
    Et puis la démesure de ces combats justement prennent des proportions de plus en plus folles, l'animation elle aussi nous réserve son lot de surprises tout a long du film avec un final en apothéose.
    Le toujours plus de cette animation réside dans le fait que ces couleurs nous absorbent dans le film, on en ressort plus qu'à la fin, le cerveau secoué et l'impression d'avoir vécu un grand huit infernal dont on ressors indemne, avec le sourire, l'envie de refaire un tour de manège.
    Et cette impression elle vient du fait que le scénario, devant s'adapter et suivre le rythme, s'égrène au gouttes à gouttes, avec une certaine maîtrise tout de même.


  • Le scénario



Le scénario est assez bien développé tout au long du film, et révèle de nouvelles choses qui bouleversent les croyances des personnages ainsi que les attentes des spectateurs. Posant des questions très pertinentes à travers la mythologie de son film, Imaishi nous abordent des thème variés comme le racisme, le génocide, la conquête spatiale, le réchauffement climatique, remet en question la figure du mentor et du sauveur le tout en livrant une ode à la Terre que Mizayaki lui même ne renierai pas.
Le seul problème que l'on pourrait noter est une nette accélération de l'histoire, en accord avec ce toujours plus en parallèle des moments de calme de plus en plus réduit accordé à l'histoire celle -ci se condensant finalement en une révélation ultime qui remet en question la notion même de bien et de mal dans le film, de chaleur et de froid, ceux ci se mélangeant au moment culminant de l'intrigue et de l'animation, en une scène qui restera graver à jamais dans ma rétine.


Pour les petit filous qui lisent les spoiler sans avoir vu le film cheh, tu t'est fait avoir regarde le film tu saura de quelle scène je parle.


ok ya un robot qui tabasse la terre à coups de poings. ça te va ?



  • Feu D'artifice Visuel


Promare ne m'as pas étonné que par sa maitrise du scénario et technique mais aussi, et surtout je dirais même par sa gestion de l'image, des couleurs.
Et dans ce film on dirait qu'il y à trois points forts mis en avant : le feu, la glace, et les titres.


Le feu : Le feu, l'éléments des burnish, se décline en de multiples couleurs tournant autour du magenta : rose, violet, rouge, bleu et cyan étant les principales.
On est sur des couleurs néons que j'affectionne particulièrement de base mais qui sont ici maitrisées à la perfection que ce soit dans des moments ou deux flammes jaunes et bleus fusionnent en du vert, quand des flammes pleurent d'autres flammes bleus claires. Ce film applique son leitmotiv du toujours plus et rend les flammes vivantes, chatoyantes, rayonnantes.
On comprend que Imaishi à voulu donner une ampleur à ses flammes que l'on n'aurait pu rendre mieux à l'écran qu'en donnant leur couleur à certains passages du films, et sans s'en rendre compte forcément c'est tout le film et son évolution qui est comme guidé par ses flammes tout au long du film, leur couleurs déteignant sur la colorimétrie globale.


La glace: Comme pour contrebalancer le feu, la glace vient se marier avec elle durant les phases plus calme et pendant les affrontement des ces derniers.
Ils se partagent le film en deux parties qui amènent à des frictions et des mélanges par moments. On pensera à la scène contemplative du lac gelé subitement interrompu par des flammes, ou encore le tout premier combat ou s'entremêle la glace et le feu dans une danse exceptionnelle.
La glace représente dans ce film une sorte de sérénité douce face aux flammes incandescentes.
On notera cependant que la glace, même si c'est léger, prendra elle aussi différents aspects allant du bleu cyan, au bleu foncé en passant par le beige, le blanc.
Si la glace des pompiers semble plus claire que celle de l'armée, peut être est-ce voulu et utilisé à bon escient, cela dénote une attention au détail qui fait plaisir, tant à l'œil que à l'esprit, on comprend le film même sans son, on capte notre attention par des légères variantes de couleurs subtiles mais qui marquent une différence cependant plus radicales dans l'histoire.


Le Titre: Ce qui m'as un peu fait rire au début du film mais pris tout son sens par la suite c'est le Titre. Par ça j'entends l'utilisation à outrance de Titre Noir en Caractère 48 derrière un personnage ou un Mécha pour le présenter, le tout avec des couleurs rouges et noires fréquemment et dans une pose stylé. Même si cela parait redondant ces petits moments, caller bien souvent pendant les combats, permettent au cerveau de souffler quelques temps avant de repartir dans le feu de l'action et d'en prendre plein les yeux.
Là encore le film nous accorde des temps de pause dans un film ou l'attention est poussée à son paroxysme, chaque scène ou le Titre apparait est comme un tableau, un fragment figé sur place de ce film, comme si on nous donnait le temps d'apprécier la beauté du geste, tout simplement.
Ces titres n'ont pas vraiment de vocation, à tel point que le héros, inventant le nom d'un mecha à l'arrache, fait apparaitre une scène avec le titre en fond en doré cette fois ( parce que pourquoi pas ? ).
Et cette touche là est comme notre aire de repos sur un road trip endiablé : court, mais rafraichissant.
Et bien que le film pourrait se passer à première vue de ces scènes superflues, elles ont cette saveur particulières qui s'apprécient, un peu comme cette scène de metropolis que je viens de voir récemment ou une colombe se pose sur tima, faisant d'elle, le temps d'un instant, un ange.



  • Le point culminant de l'animation


Aujourd'hui, ayant vu et revu promare, étudier ces détails, ces plans, sa découpe, je me permet d'affirmer que c'est ici le point culminant de l'animation, dans sa forme purement technique et visuelle.
Certes je le citait plus haut, des animes comme Metropolis ou encore Mind Game reste plus haut placer en mon coeur.
Mais j'aime les couleurs de Promare, j'aime son habillage, j'aime sa façon de nous emmener vivre 2h d'une expérience inoubliable.
Si d'autres anime tendent à se rapprocher du sommet, que ce soit Mind Game, Paprika, Red Line, Expelled From Paradise ( pour les fins connaisseurs), je n'ai jamais subi à nouveau le vertige que j'ai eu lorsque la faille se referme dans l'espace clôturant Promare sur des rires enfantins, comme si tout ça n'avait été qu'un jeu.

Spiralis
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le 29 mai 2021

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Spiralis

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