- Prometheus - c'est avant tout une affiche d'une qualité graphique exceptionnelle qui marque la mémoire.
L'une de ces affiches séductrices, qui plante l'identité de l'oeuvre ; un mariage parfait de tons bleus et noirs ; qui en impose, avec une énorme tête sculptée dans la pierre et devant, un personnage qui marche vers le premier plan.
La présentation du film quant à sa dimension mystique est ainsi faite. L'affiche force la curiosité, éveille aussi l'inquiétude.
Le film dure 2h00. L'histoire se passe en 2093.
Des gravures millénaires sont mises à jour et remettent en cause la compréhension de l'homme sur ses origines.
Une mission scientifique est organisée jusqu'aux confins de l'univers dans le but de rencontrer ceux qui savent qui nous sommes.
A partir de là, les choses vont virer au vinaigre...
L'entreprise Weyland Corp finance la mission, le vaisseau spatial est superbe, les membres d'équipage dorment 2 ans dans leurs capsules cryogéniques, pendant ce temps, durant ce long voyage le cyborg veille au grain...
Les références à - Alien, le 8ème passager - sont multiples.
- Prometheus - était donc initialement pensé comme préquel à la quadrilogie.
Pourtant par manque de budget (?), de temps (?), la trajectoire se révèle sensiblement différente, et on découvre un produit presque indépendant, tentant de trouver dans l'immensité interstellaire un résidu d'authenticité (?).
Il y avait pourtant de quoi faire, d'énormes avantages pour conquérir une masse de fans avant même la sortie en salle, à commencer par la touche du réalisateur fondateur.
On aurait imaginé une belle tentative d'expliquer les prémices de la saga, tout comme George Lucas le fit avec Star Wars.
Mais force est de constater que - Prometheus - est autre chose...comme une sorte de pet foireux libérant une courante difficile à contenir.
Les "Ingénieurs" sont plutôt bien faits. Pourtant on ne pourra dire que la BO les met particulièrement en lumière. Au contraire, elle est capable de nous déstabiliser, se partageant sans cesse entre le merveilleux et le cauchemardesque, nous extirpant parfois même du récit pour n'être plus qu'en mesure de relever les fausses notes.
On ne pourra cependant l'accabler, celle-ci n'est que le prolongement du scénario. Il y a de bonnes idées, mais aussi de très mauvaises, d'immondes choses inconvenables, inconfortables, inacceptables, qui jettent le discrédit sur la réalisation tout entière.
On en arrive à se demander si Scott n'a pas sous-traité une (grosse) partie de son boulot tant il peut être mauvais, parfois méprisable, touchant presque du doigt le navet pur et dur.
Les acteurs dans l'ensemble sont inexpressifs. On irait pas perdre un seul bout d'ongle pour sauver leurs peaux...
Ils manquent de caractère, de personnalité. Seule Charlize Theron se détâche quelque peu du lot...arrive à tenir la tête hors de l'eau.
Il y a tout de même deux choses intéressantes à retenir (Spoil) :
1/ Les "Ingénieurs", bien moins cons que les humains, ont construit très loin de chez eux les technologies dangereuses pour éviter qu'elles leur pètent au nez.
2/ L'homme est tellement bête que ses créateurs mêmes veulent le liquider.
Ca donne à réfléchir...