PROMEDAYEUS



Noël 2016 :
Tout le monde reçoit ses cadeaux en famille, ou presque tout le monde, c'est la joie et la magie... pour presque tout le monde, car certains non rien, par choix ou par manque de moyens, mais pour ceux-là comme pour les autres, un cadeau sera gratuit et bienvenu. Un cadeau dévoilé seulement la veille, qui nous est offert par un homme qui a d'ailleurs le physique du père Noël, monsieur Ridley Scott, et ce cadeau c'est bien le trailer tant attendu d'Alien : Covenant, anciennement Paradise Lost, la suite de Prometheus, prequel du film culte de 1979, Alien.


Excité par ces premières images, qui relancent l'attente que moi et bien d'autres avons depuis 2012 après Prometheus, il était évident que comme certains de mes camarades je devais me replonger dans ce film qui a plusieurs fois fait débat.
27 Décembre 2016 :
Je décide donc de faire une sorte de Promedayeus, un jour consacré au film et aux bonus contenus dans l'édition Blu Ray. J'ai donc commencé l'après-midi avec le making off incroyable de 3h40, puis le soir j'ai enchaîné le film, les scènes coupées et les dossiers Weyland.


Je précise donc que la critique qui va suivre n'est pas un délire de fan boy qui cherche à tout prix à défendre son film, car j'en ai marre de ce genre de bêtises, c'est une œuvre à laquelle je tiens et dont j'ai envie de faire partager ma vision.



Dans l'espace personne ne vous entendra créer



Après de nombreuses années sans toucher au genre de la science-fiction, genre dans lequel il a excellé, le britannique, Ridley Scott, décide d'y revenir. L'idée est donc de retourner dans l'univers qu'il a créé, celui d'Alien, sans pour autant pondre une quatrième suite à l'univers déjà bien creusé.
Un prequel est donc de mise, puisqu’à l'époque on en avait pas encore autant que maintenant. Il ne faudra pas si tromper puisque la question est mainte et mainte fois revenue, Prometheus est bien un prequel d'Alien. La particularité c'est qu'il essaye également de faire son propre chemin, idée du scénariste Damon Lindelof, déjà accusé à tort d'avoir saccagé la fin de la série LOST.


L'histoire se place donc une trentaine d'années avant l'horreur du Nostromo, deux scientifiques semblent avoir trouvé qui est à l'origine de notre espèce, ils les appellent les ingénieurs. Suite à la découverte d'une carte d'un système solaire lointain, l'équipage du Prometheus financé par le richissime Peter Weyland part à la chasse aux questions à propos de nos origines.
Une aventure prometteuse donc, peut-être trop d'ailleurs, puisque beaucoup ont étés déçu du manque d'horreur promis lors de la promotion du film, de mon côté je ne l'attendais pas particulièrement à l'époque donc aucune déception.
Sans parler des "fameuses" incohérences qu'encore aujourd'hui je ne trouve pas, même quand on me les pointes du doigt j'arrive toujours à trouver une explication rationnelle, et ce toujours sans fanboysme à la noix. Je ne m'attarderai donc pas sur tous ces soi-disant défauts scénaristiques allant de personnages stupides à machin chouette bestioles qui n'ont pas à se changer ainsi, etc...
Surtout que le making off exprime bien le sentiment de vouloir se détacher d'Alien tout en laissant quelques traditions évidentes, comme le Space Jockey, enfin expliqué d'ailleurs.
Si certaines choses ne collent pas à l'univers, d'après les créateurs ça n'est pas bien grave, selon eux il n'y a pas besoin de coller à 100% niveau raccord entre les deux films, et cela ne me gêne guère. L'évolution du bestiaire est d'ailleurs plutôt intéressante selon moi puisqu'à aucun moment nous ne sommes confrontés au fameux Xénomorphe, mais bien à ses versions antérieures, assez crades toujours.
Aucun défauts clairement visibles donc à mes yeux, et même les scènes coupées n'auraient rien changées de plus.


Ridley Scott nous embarque à la différence de son Alien dans une aventure qui bouge, adieu le huis clos, pour mieux nous propulser dans un double huis clos en fait, entre le vaisseau Prometheus et l'espèce de caverne mystérieuse découverte sur la planète peu accueillante.
L'équipage uniquement scientifique et mécanique n'a aucune arme sur le terrain à la différence des équipages militaires. Un challenge et une prise de risque en plus qui ajoute au stress, car si la peur n'est pas au rendez-vous, j'en conviens, l'angoisse et le stress ne sont pas si loin eux.
Tempête de sable, avortement crado, serpents acidulés, lance flamme, géant transparent, hache tordue, robot curieux et j'en passe, une bonne grosse mythologie, une aventure périlleuse qui pose des questions sur la vie, la genèse, dieu...
Prometheus est donc un rêve brisé, puisqu'en voulant trouver le paradis, l'équipage va tomber sur l'enfer, un vaisseau militaire étranger rempli d'armes biologiques vivantes et peu commodes qui se métamorphoses au fil des contacts humains et ingénieurs.


Pour ce retour plus que réussi à la science-fiction, le père Scott nous régal d'une réalisation superbe, que ce soit les plans d’extérieurs (le générique !), dans l'espace, dans le vaisseau ou même en action, c'est esthétique, classe, et le fait de tourner une scène avec plusieurs caméras simultanées offre des raccords réussis. La photographie joue forcément beaucoup elle aussi puisqu'elle se dirige vers le froid et le sombre, parfois seules les lumières jaunes des casques sont présentes dans ces tunnels glauques.
La bande son à des moments de bravoures mais également un thème principal peut être trop conventionnel, sans pour autant être dérangeant.
Niveau décors, j'ai été bluffé durant le visionnage du making off, très très peu de CGI et fonds verts, les effets numériques viennent ajouter au montage un certain réalisme mais énormément de choses sont créés mains, les bestioles, la tête géante, les couloirs sombres, les véhicules, les costumes bien sûr, beaucoup d’animatronique d'ailleurs, vraiment bluffant ce travail d'orfèvre.
Pour ce qui est du casting, comme souvent avec le père Scott c'est du tout bon, Noomi Rapace et Michael Fassbender en tête forcément, la remplaçante inévitable de Sigourney Weaver est fabuleuse. Charlize Theron, Guy Pearce, Idris Elba, Logan Marshall-Green, Sean Harris, Rafe Spall, Benedict Wong, Kate Dickie et même le furtif Patrick Wilson comblent parfaitement ce casting.



Une Tête vaut mieux que deux tu l'auras



En somme, Prometheus est sans doute mon Ridley Scott favori, une aventure passionnante et entraînante avec son lot de mystères et de moments gores, qui une fois encore selon moi n'a pas de défauts aussi visibles que pour certains, qui laisse des questions en suspens certes mais surement pour mieux y répondre plus tard, et si non tant pis, ce n'est pas si grave, juste dommage.
Une quête sur l'origine de la vie qui sait se démarquer du cultissime Alien et de bien d'autres films de science-fiction également. Une œuvre fascinante à mes yeux que je défendrai encore longtemps.
Plus qu'à attendre sagement (ou pas) la suite des événements...

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le 28 déc. 2016

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-MC

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