Gus Van Sant se penche sur l'écologie et l'extraction des fameux gaz de schistes, avec ce Promised Land très intéressant, mais à la conclusion décevante de mon point de vue...


Matt Damon et Frances McDormand (sympathique casting donc) incarnent deux représentants d'une société d'extraction envoyés en Pennsylvanie dans le but de racheter les terres de paysans assis sur d'importants gisements de gaz de schistes. Sympathiques au premier abord, nous découvrirons très vite avoir affaire à deux requins cyniques et bourreurs de mous n'hésitant pas à mentir et à tenter d'acheter les personnalités clés de la bourgade...
Ces deux personnages s'avèrent plutôt bien travaillés au départ, et ils n'ont d'ailleurs pas la même motivation : Steve croit sincèrement aux vertus du capitalisme et de l'argent libérateur, tandis que Sue fait juste son "job". Le néo-libéral allié à la néo-collabo, en quelque sorte...


D'habitude, leur taf se passe plutôt bien. Les gens ont tellement besoin de fric qu'ils semblent accepter sans trop broncher de prendre un important risque de polluer leurs terres. Mais cette fois-ci, un ingénieur surdiplômé à la retraite, continuant d'enseigner les sciences dans le collège local, parvient à déstabiliser leur petite entreprise bien huilée, la repoussant à deux semaines via un vote populaire. A cette nouvelle, un écolo militant de l'association Athena s'empressera de venir prouver la dangerosité du projet à la population, collant partout - mais alors partout - des affiches montrant les conséquences néfastes de ces extractions. Les choses se compliquent donc pour nos deux collègues, de plus en plus antipathiques, mais parvenant tout de même à se faire des alliés et à conclure quelques achats de terres via le porte-à-porte.


A côté de ça, on a droit à deux mini-romances un peu inutiles, quoique celles-ci nous offriront quelques bonnes répliques. Mais si jusque-là Promised Land me semblait relever du film politique orienté mais convaincant, le final - ou plutôt les deux retournements de situation - m'a beaucoup déçu. Le premier parce que bon, c'est peut-être un peu gros, non ? Quoique... Mais surtout le second, qui pour le coup me parait bien trop brutal du point de vue psychologique, et donc très improbable.


Vraiment, c'est dommage de finir là-dessus, parce que ça m'avait fait un bien fou le pain dans la gueule de Steve, ce connard arrogant bourré de certitudes.

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le 8 avr. 2016

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RimbaudWarrior

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