Il ne s'agit pas de chercher un bouc émissaire, parce qu'en matière d'absurdité, d'instinct grégaire, d'individualisme, d'égoïsme ou de bêtise pure, nous sommes tous plus ou moins responsables de l'état du monde actuel, mais quand même... Edward Bernays n'y est visiblement pas pour rien non plus dans l'incohérence de nos comportements collectifs. Ce "double neveu" de Freud s'est éhontément emparé des recherches de son oncle-oncle pour théoriser la propagande et la rendre quasiment imparable. Alors nous, évidemment, on a été trop contents de se laisser berner, puisqu'on nous laisse croire que nous sommes les plus malins. Pour autant, fréquentons-nous les cercles très sélects du pouvoir ? Nous gavons-nous de mets raffinés dans les plus grands restaurants ? Non, monsieur. Bien au contraire... nous nous laissons servilement balloter d'une niaiserie nocive à l'autre (certaines, comme la guerre ou le tabagisme, sont loin d'être aussi anodines que l'engouement pour les aspirateurs sans sac...), du moment que des personnes influentes nous certifient la main sur le cœur que c'est bon pour nous. Vaccin contre la grippe, produits laitiers, glyphosates, néolibéralisme, tout peut se frayer un chemin au cœur de notre inconscient pour peu qu'on y consacre du temps et des millions de dollars. Au final, voilà bien le genre de documentaire énervant, autant que nécessaire. Et, au passage, si je passe devant la tombe de cette vieille ordure de Barnays, dont on ne sait pas trop s'il relève plus de l'apprenti sorcier que de la pourriture vénale, je ne dis pas que je ne m'y libèrerai pas vigoureusement les voies respiratoires...