Des oiseaux de mauvais augure
Je suis le premier surpris de mes impressions sur ce film : j'ai pasé un pas trop mauvais moment. Mark L. Lester, c'est quand même un champion de la série B tendant sur le Z, c'est-à-dire des scènes pas possibles, bien marrantes, une bonne dose de testostérone et du sang. "Commando" était un chef d'oeuvre de ce genre, "Class of 84" aussi, dans une moindre mesure. Ce qu'on ne peut reprocher au bougre, c'est que, aussi débiles soient les punchlines et les personnages, ses scénarii sont toujours bien structurés. C'est encore le cas ici.
En fait, je craignais que l'homme ait perdu de sa magie. Mais non, il y a toujours cette étincelle.Oh, elle n'ets pas aussi brillante qu'il y a 30 ans, mais elle est toujours là. Ainsi, sa mise en scène est toujours aussi radicale : il montre les choses le plus directement et simplement possible. Là où ça coince, c'est que le budget ne suit pas forcément. Faut dire qu'avec le numérique, il est possible de faire bien des choses en fonction du seuil de tolérance. Et ici, du coup, il ne se prive pas pour nous montrer ces créatures très frontalement. C'est bien, on ne rate rien de l'action (malgré quelques plans Parkinsonien lors de séquences plus musclées), mais c'est tellement moche. De ce fait, on se rapproche souvent du Z, la scène de sauvetage finale étant le summum du mauvais goût. Côté acteurs, on n'a pas trop à se plaindre : d'un côté on a trois personnages principaux qui jouent bien, capables qu'ils sont de rendre une émotion d'un clignement d'oeil, de l'autre des amateurs qui sont Z à souhait et qui font bien rire.
L'intrigue, donc, est plutôt bien structurée. Cela n'empêche pas les invraisemblances, mais ces dernières amènent de l'humour. C'était déjà le cas dans "Commando". La différence, c'est que dans "Commando" il allait beaucoup plus loin. Ici, même s'il y a des scènes fun, on regrette que ça ne soit pas plus délirant. Au niveau des personnages, on rencontre les clichés habituels, présentés très rapidement, mais efficacement. Au niveau de l'histoire, je regrette qu'il y ait cette double quête, à savoir les chercheurs mêlés à ces soldats. La première est marrante, la deuxième moins amusante car il n'y a pas vraiment de lien entre ces soldats et les dino. Mais bon, grâce à eux, il y a beaucoup plus d'action, beaucoup plus de mises à mort. D'ailleurs, à ce sujet, on est gâté : décapitations, démembrement, un mec qui se fait bouffer les tripes mais qui est toujours vivant (mais on nous assure qu'il ne s'en sortira pas).
Bref, malgré ses défauts, "Pterodactyl" est un film fun, comme quoi Lester est encore capable de faire des trucs. C'est malin, maintenant j'ai envie de voir tous ses autres films que je n'ai pas encore vus !