Pas le meilleur Mann, mais un vrai film sur Dillinger et sur Johnny Depp, sur la question actorale, de la composition et de la reconstitution. Proposition d'un corps comme image, c'est-à-dire comme surface, c'est-à-dire lisse, c'est-à-dire Johnny Depp, toujours pris entre ce qu'il est, ce qu'il représente et qui il représente. Corps qui tend à son autodestruction comme image, c'est à dire à son épreuve, à sa déchirure, à son transpercement et qui, dans le même mouvement, ne cesse de se reconstruire comme tel. Au fond c'est le nœud dialectique qui lie la scène du commissariat et celle de l'assassinat : qui reconnaît-on dans la perception d'une image ? L'image elle-même, l'acteur, le rôle, le même, l'altérité ? Et comment chacun est affecté lorsqu'ils font l'épreuve de leur matérialité commune, c'est-à-dire du corps qui les lie ?