En fait, Charles Band, des fois, il doit aller au cinéma et c’est en voyant d’autres films qu’il a ses idées. Dans « Curse of the Puppet Master », il mélange plein de trucs comme « Des Fleurs pour Salinger », « Des Souris et des Hommes », « The Lawnmower Man » et même un peu de « Forrest Gump » pour la forme. Et il ajoute toutes ces inspirations dans un film d’horreur qui n’a rien à voir, avec ses marionnettes tueuses qu’il recycle depuis huit ans. Il gratifie d’ailleurs son audience d’un générique de début composé d’un montage des cinq poupées iconiques issus des cinq précédents opus. C’est long et redondant, mais ça permet au film d’atteindre 1 h 17 !


L’histoire concerne Robert, ou « Tank », un cliché ambulant d’idiot du village, lent, innocent et naïf. Orphelin, sans attaches, il est parfait pour devenir le second d’un maître des poupées. Comme par hasard, quelle aubaine, ce dernier possède les marionnettes des autres films, achetées lors d’une vente aux enchères (sans doute après le cinq).


Avec sa tête de nouille, ses cheveux en vrac et sa dégaine de freak, se cache en faite derrière Robert un beau jeune homme bien musclé. Doué de ses mains, il se retrouve exploité par le marionnettiste pour ses talents de sculpteur. Puis peu à peu, les poupées ont une emprise sur lui. La suite n’est qu’un enchainement classique entre horreur et dialogue creux, dans une ambiance bercée en permanence par le thème du film. Ce qui a un moment, il faut le dire, c’est chiant.


Jouant sur de nouveaux terrains, le film de Victoria Sloane (en fait un alias de David DeCoteau) s’égare dans une romance entre Jane, la fille du marionnettiste, et le beau bob (Beaub). Dans un parallèle poussif et tout à fait fortuit à « Notre-Dame de Paris », les Quasimodo et Esmeralda de la Full Moon démarrent alors une belle relation, basée exclusivement sur le mensonge et le non-dit.


Ayant élevé l’arnaque en art cinématographique, Charles Band utilise pour ce film le script de « Sssssss ». Une œuvre horrifique mineure de 1973, avec Dirk Benedict (le Starbuck de « Battlestar Galactica » et le Futé de « The A-Team »), où un scientifique transforme ses étudiants en serpent. Repompant allègrement un scénario à moindres frais, le film est tourné en 8 jours et fut monté sur un Apple iBook, dans une chambre d’hôtel, dans l’Ohio. True story.


N’en ayant visiblement plus rien à carrer, et complètement dépassé par l’accumulation des dettes de la Full Moon, Charles Band fait utiliser, pour la plupart des plans avec les marionnettes, des extraits remontés des précédents films. Mais à trop jouer l’économie, au bout d’un moment le charme se perd… En plus d’avoir sans cesse une impression de déjà vu, une fois visionné, le film est aussitôt oublié.


Marqueur supplémentaire des limites du cinéma made in Charles Band, « Curse of the Puppet Master » apparaît comme une réelle déception, surtout après l’amorçage raté de la phase II du PMU avec « Hideous! » un an plus tôt. Une période de creux s’ouvre dès lors pour une franchise qui peine fondamentalement à se renouveler.


Plus triste qu’autre chose, cette pitoyable tentative d’éponger les dettes, ressemble plus à une quête de fin de messe aux aboies, par un producteur ayant perdu toute crédibilité. Et ça, pour un mec comme Charles Band ça doit faire mal…


-Stork._

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le 20 août 2021

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Peeping Stork

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