Andre de Toth est un cinéaste qui me plaît du peu que j'en ai vu. "Monkey on my back", je n'en savais rien si ce n'est que ça parle de drogue... Je craignais un film propagande à la "Reefer Madness", il n'en est rien.


Le scénario est un peu décousu, la faute à un non respect de la règle d'unité de temps et de lieu. Malgré tout, les scénaristes parviennent à garder un cap, un objectif principal, qui serait l'addiction ou plutôt la volonté de la combattre. C'est la construction du personnage, aussi, qui fait tout tenir ; dès le début, on nous le présente comme un accro, non pas à la drogue, mais à la foule, au jeu et aux risques. Cela n'a l'air de rien, mais grâce à cette caractérisation, sa chute paraît plus crédible et surtout moins misérabiliste : c'est que le bougre a déjà tenté, par le passé, de se défaire de toutes ses addictions, ainsi sa lutte finale paraît logique.


De plus, le film regorge de scènes bien écrites, même si ça reste décousu une fois mis bout à bout. Ma préférée reste celle dans la jungle Vietnamienne qui plonge le spectateur dans l'horreur d'un affrontement impossible ; dès lors, il devient facile de comprendre pourquoi les soldats en sont revenus changés. Les personnages secondaires sont eux aussi sympathiques ; l'on retiendra assurément cette femme forte, abandonnée par son mari à la naissance de sa fille.


La mise en scène est vraiment très appréciable. Un découpage très moderne, avec une variété pertinente et dynamique de plans, un rythme qui rend le tout encore plus digeste. Des plans assez bien travaillés aussi. Tout au long du film, plusieurs images marquent l'esprit : le combat de boxe, le boxeur au visage cassé après avoir perdu son combat, l'homme pris au piège dans une jungle vietnamienne, les corps qui tombent des arbres, la recherche d'un autre accro au milieu de la nuit, le dealer qui garde son calme en toutes circonstances, le père réduit à voler dans la tirelire de sa propre fille pour se payer son fixe, ...


Les acteurs sont bons, l'héroïne est incroyablement belle (pas beaucoup de fesses, malheureusement), mais c'est surtout Cameron Mitchell qui en fout plein la vue : passant de la gaieté à la détresse en quelques plans, à la simple contrariété. Son visage est élastique, ce qui lui permet de vraiment enchaîner des gueules différentes pour chaque événement.


Bref, bien que le scénario semble manquer de continuité, cela reste un film très fort, couillu, creusé ; du véritable entertainement !


Bonus : http://image.noelshack.com/fichiers/2015/51/1450428066-monkey-on-my-back.jpg

Fatpooper
8
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le 9 nov. 2014

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