Femmes des années 90, femmes jusqu'au bout des cuisses...

Fin des années 90. Fabrice Du Welz sort de nulle part et fait ses premières armes avec un édifiant court métrage ironiquement intitulé Quand on est amoureux c'est merveilleux... En une petite vingtaine de minutes le jeune belge parvient à instaurer une véritable atmosphère ainsi qu'une belle identité de cinéaste : dans la droite lignée des premiers films de Jeunet et Caro ( on songe énormément à Delicatessen au regard dudit court métrage, dans cette manière sophistiquée d'éclairer des intérieurs craspec toute en suggérant la folie douce de ses personnages au gré d'étranges situations... ) ce coup d'essai s'avère être un petit coup de maître annonçant le malaise "Calvaire" - ce dernier en constituant en quelque sorte le prolongement thématique et dramatique...


Jackie Berroyer en boucher douteusement ordinaire, Edith Le Merdy en vieille fille lubrique et nécrophile, Jean-Luc Couchard en minot éconduit rêvant d'amour et d'eau croupie, Michel Crémadès et Laure Sinclair en libertins aguerris... Tout ce délicieux petit monde devant la caméra de Du Welz et les projos saturés de Benoit Debie, véritable conte pour enfants vilains gentiment ancré dans son époque. Difficile également de ne pas penser aux Cinémas de la Zone de Noé et Hadzihalilovic, certainement en raison de la présence déterminante de Debie au générique.


Un film énorme, savamment morose, esthétiquement ultra chiadée mais un tantinet dérangeant voire clairement malsain, précurseur des délires dégénérés du très bon mais inabouti Calvaire. Une petite pépite à exhumer de l'oubli, annonciatrice du talent de l'auteur de Vinyan et de Adoration.

stebbins
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le 19 oct. 2019

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