Pour commencer, je vous oriente de ce pas vers la critique de gallu (au match), qui décrit parfaitement la construction du film, et sa puissance esthétique, notamment par le découpage en quatre types de plans qui reviennent tout au long de l'œuvre.
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« Quand passent les cigognes » accroche dès les premiers plans, avec ses cadrages géométriques, son noir et blanc lumineux et le visage de Tatiana Samoïlova (qui interprète Véronika), magnifiquement mis en valeur par la caméra de Kalatozov. Tout au long du film, de toute façon, c'est de la caméra dont l'on tombe amoureux, habile et époustouflante, comme pour ce plan séquence, très connu, de Véronika descendant du tramway et rejoignant la foule qui regarde le défilé. C'est bluffant de fluidité.
Cette caméra gracieuse offre donc au film une beauté formelle toute particulière.
A côté de cela, le scénario est fort classique mais fonctionne. Une femme, deux hommes, la guerre. Pour ma part, je n'ai pas toujours saisi la motivation de Véronika par rapport à ce triangle amoureux (je n'en dis pas plus pour éviter le gâchage) mais l'histoire m'a tout de même prise par la main, sans pour autant m'emportée. Malheureusement, il était tard et j'ai somnolé dans le cinéma. J'ai du manquer 5 minutes de film, éparpillées dans l'œuvre, donc j'en ai un souvenir décousu, bien que précis. Cela est sans doute du à quelques manques de rythme par moment.
De toute façon, l'important c'est de saisir la fin, fort émouvante. D'ailleurs, les mouchoirs humides et autres reniflements dans l'assemblée pendant le générique de fin en sont la preuve.
Pour ma part, Quand passent les cigognes est donc un film à voir, mais plus pour ses qualités techniques et artistiques que pour son histoire, certes touchante, mais qui manque un peu d'originalité.