Casino Royale = Quantum of Solace

Casino Royale et Quantum of Solace sont les deux parties d'une même histoire et j'avoue avoir du mal à comprendre le rejet de la seconde, honnie par la plupart des gens (le fait que ce soit la seconde partie du film précédent en a déstabilisé - voire choqué - beaucoup dans leur petit ronron traditionnel. Les pauvres) alors qu'elle est beaucoup plus finaude que la première sur bien des aspects.

Je viens pour la première fois de revoir le film tout du suite après Casino Royale et franchement ça marche très bien. On est dans le même univers et dans le même état d'esprit.
On reproche à Quantum un scénario écrit avec les pieds. Mouais. Là, je trouve vraiment que les détracteurs sont d'une extrême mauvaise foi. Tout en poursuivant son enquête, Bond continue à s'installer dans les services secrets en tant que double zéro. Et ça vaut Casino Royale.
On reproche à la Bond girl principale d'être une potiche - sans doute parce que Bond ne se la tape pas (une première dans la série). Ce qui contribue plutôt à créer un lien solide entre les deux, je trouve. Elle est en tout cas certainement moins potiche que celle de Skyfall qui passe 12 mn dans le film et dont on oublie l'intérêt dès qu'elle disparaît.
On reproche à Marc Forster de ne pas savoir filmer les scènes d'action. Ce n'est peut-être pas le meilleur réal' d'action, mais il ne démérite pas (quand on compare aux horreurs commises avec les suites de La Mémoire dans la peau par exemple). Et avec lui, on ne passe pas des plombes à avoir l'impression de jouer à Super Mario ou à Donkey Kong. Au moins, Forster n'a pas jeté son pied de caméra à la poubelle, ce qui fait que même si le montage est parfois trop saccadé, on comprend ce qu'on voit. En revanche, on lui doit des passages excellents (la séquence de Tosca ou celle de l'évasion de l'hôtel - il n'y a rien d'aussi classe dans Casino Royale).
Les relations de Bond avec ses amis et ses ennemis sont très bien établies. Amalric est malsain à souhait et joue parfaitement son rôle (voir la bagarre finale dans laquelle le petit pervers frustré laisse exploser sa folie face à l'agent secret lucide) tandis que Dench n'a jamais été aussi bonne dans son rôle de M.
L'un dans l'autre Casino Royale et Quantum of Solace se valent quasiment, même si la première partie est certes un peu meilleure que la seconde.

En revanche question musique, en dehors du vieux "James Bond Theme" dépoussiéré mais fidèle, c'est toujours aussi aseptisé et fadasse que depuis le départ de John Barry en 1987. Quant aux chansons des films, elles sont infectes. Pareil pour le titre du film d'ailleurs (en français ça serait peut-être mieux passé : Un quantum de réconfort. Mais je n'en suis même pas sûr).