J'avais beaucoup aimé le film L'Etoffe des Héros de Philip Kaufman et j'aime assez bien les oeuvres qui se déroulent au 18ème - 19ème siècle, j'étais donc plutôt emballé à l'idée de me plonger dans un film d'époque, avec en plus un casting qui en jette pas mal.
Au final, Quills est une grosse déception. D'une part, il n'y a pas grand chose à sauver dans un récit qui se concentre sur le Marquis de Sade, en fin de vie, dans une histoire qui est largement romancée. L'homme est interné. On s'intéresse évidemment aux écrits qui ont valu à Sade d'être enfermé et en dépit de cet enfermement, l'homme continue à produire des romans à caractère érotique.
Le sujet est évidemment sulfureux mais traité de manière totalement lourde. L'oeuvre de Kaufman n'a aucune finesse à tout moment, c'est grossier, lourd et sans saveur.
Kaufman tente de combler à la légèreté du scénario une mise en scène assez léchée, notamment par un plan d'ouverture qui est certainement le meilleur moment du film. Pas suffisant évidemment même si on sent une mise en scène travaillée, une caméra souvent en mouvement.
La seconde façon est de se reposer sur Geoffrey Rush qui tente comme il peut d'être habité par son rôle. Dans son exagération constante et théâtrale, il parvient néanmoins à donner un peu d'aura à son personnage. Ad contrario, et il faut le faire, des acteurs comme Kate Winslet ou Joaquin Phoenix me semblent au mieux lisse, au pire transparent. Michael Caine reste égal à lui-même.
Loin d'être le moment escompté, Quills est un film que vous pouvez éviter sans soucis.